Un noyau dur d’une quinzaine de travailleurs s’est organisé pour revenir chaque jour devant le portail de l’usine et surveiller le passage des camions, afin d’empêcher la direction de récupérer et d’expédier ailleurs les machines et le stock de carrelage.

Les salariés se méfient des manœuvres du patron qui a menti sur la situation de l’usine, leur imposant du chômage partiel depuis huit mois, puis des congés, tout en promettant une reprise reportée de semaine en semaine, alors même que l’électricité était coupée dans l’usine depuis décembre. Il parle maintenant de trouver un repreneur, tout en laissant entendre que si l’usine est placée en liquidation, il n’y aura peut-être même pas de quoi payer les indemnités.

Pour les travailleurs mobilisés, les machines et le stock doivent d’abord servir à leur payer leur dû, et il n’est pas question de laisser le patron en disposer. Comme le dit l’un d’entre eux, « On veut voir les comptes d’abord ! »

La direction pensait que la longue période de chômage aurait suffisamment démoralisé les travailleurs pour pouvoir les jeter dehors sans préavis. C’était compter sans leur réaction.