- Accueil
- Lutte ouvrière n°2902
- Budget 2025 : L’État “pompe à fric” pour les capitalistes
Leur société
Budget 2025 : L’État “pompe à fric” pour les capitalistes
Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, vient d’annoncer que les économies de 10 milliards sur le budget 2024 seront suivies d’autres, de 20 milliards d’euros sur celui de 2025. Mais si l’État est « une pompe à fric », selon ses propres mots, ce sont les capitalistes qui bénéficient de ses largesses.
« Tous, État, collectivités territoriales, Sécurité sociale, nous devons contribuer à la maîtrise de nos finances publiques », a prévenu Thomas Cazenave, ministre délégué aux Comptes publics. « Les efforts doivent être partagés. » Dans la bouche d’un ministre au service de la bourgeoisie, cela signifie que les classes populaires paieront le soutien sans faille de l’État aux capitalistes.
Effectivement, les pistes évoquées sont de faire des économies sur les transports de malades, les jours d’absence du personnel des collectivités locales, les indemnités chômage, etc. La non-revalorisation des retraites et autres aides sociales par rapport à l’inflation est également revenue dans le sujet. Mais il est hors de question de toucher aux aides aux entreprises, c’est une « ligne rouge » à ne pas dépasser, comme le dit Patrick Martin, président du Medef.
Aides publiques, conditions fiscales favorables, cadre juridique avantageux, offre de marchés domestiques ou internationaux… garantir les profits des capitalistes est dans l’ADN de l’État. Pour la seule année 2023, les grandes entreprises de l’industrie électrique et électronique, de la pharmacie ou de l’automobile ont capté la plus grande partie des 7,06 milliards d’euros du crédit impôt recherche (CIR). Cette aide annuelle s’ajoute aux subventions plus ciblées, comme les 2,9 milliards d’euros donnés à STMicroelectronics et son partenaire GlobalFoundries pour créer un nouveau site de production à Crolles, près de Grenoble, toujours en 2023.
De plus, chaque année, l’État s’endette auprès de banques et de sociétés de placements pour financer ses dépenses publiques. Il emprunte, paie les intérêts, rembourse à échéance et contracte de nouveaux emprunts. Ainsi, 52,2 milliards d’euros seront offerts l’an prochain à des capitalistes sous forme d’intérêts et remboursements. C’est le 4e poste de dépenses de l’État. Et c’est pour dégager ces énormes sommes que des économies seront faites sur la santé, les écoles ou encore la protection sociale.