- Accueil
- Lutte ouvrière n°2901
- Ukraine : Macron s’en va-t-en guerre…
Leur société
Ukraine : Macron s’en va-t-en guerre…
En déclarant, le 26 février, qu’il ne fallait pas exclure l’envoi de soldats en Ukraine, Macron entendait aussi, et peut-être surtout, se livrer à une opération de communication en vue des élections européennes.
Dans le viseur du président de la République, le Rassemblement national était la cible désignée. Devant les députés, le Premier ministre Attal, en service commandé, a accusé le RN d’être la cinquième colonne : « Il y a lieu de se demander si les troupes de Vladimir Poutine ne sont pas déjà dans notre pays. Je parle de vous et de vos troupes, Mme Le Pen. » Face à ceux qui, à gauche ou à l’extrême droite, critiquaient vertement « l’irresponsabilité du président », Attal a répondu, qu’en se battant aux côtés des Ukrainiens, le gouvernement défendait « nos valeurs, notre modèle démocratique et notre État de droit ».
Macron et son gouvernement se présentent ainsi en champions de la défense de l’Ukraine « quoi qu’il en coûte » et adoptent une posture belliqueuse pour établir une ligne de démarcation d’avec leurs concurrents politiques, en particulier Le Pen et Bardella. La manœuvre n’est pas terminée puisque Macron a annoncé un débat au Parlement suivi d’un vote sur l’accord de sécurité signé avec l’Ukraine.
Ces joutes parlementaires ne traduisent pas une véritable opposition. Aucun de tous ces partis qui critiquent aujourd’hui Macron n’a remis en cause le soutien militaire à l’Ukraine.
La déclaration de Macron sur l’envoi de soldats français en Ukraine vise aussi à préparer la population à se mettre au pas pour une « guerre de haute intensité ». Les déclarations d’Attal à l’Assemblée nationale laissent deviner que celui qui n’entrerait pas dans le rang serait dénoncé comme un traître, un agent de l’étranger.
Macron joue aujourd’hui les va-t-en guerre mais tous ses opposants, en particulier le RN, qui affichent un pacifisme ou une modération de façade, seront prêts, le jour venu, à entraîner la population dans une guerre menée au nom de la défense de la patrie, mais en réalité pour défendre les intérêts des industriels et des marchands de canons.