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Dans les entreprises
Safran : “ pas de pognon, pas de livraison ”
Mardi 5 mars, plus de 200 travailleurs de Safran se sont retrouvés devant l’usine de Gennevilliers, dans les Hauts-de-Seine, pour un rassemblement de lutte.
Des salariés de Gennevilliers étaient bien sûr présents, mais aussi de Saint-Quentin-en-Yvelines et de Colombes (STS, anciennement Hispano-Suiza). De nombreuses prises de paroles syndicales et politiques ont eu lieu. Le barbecue a tourné sans s’arrêter pendant deux heures pour servir tout le monde.
Les raisons de la colère sont toujours là. Depuis le début de la mobilisation il y a maintenant presque deux mois, la direction n’a pas beaucoup bougé. Si on ne parle que de l’augmentation générale, elle est passée de 1,3 % à 1,6 puis 2,3 récemment, encore bien en-dessous de l’inflation. Le minimum d’augmentation est passé lui de 35 à 100 euros brut, soit 75 net, encore loin de la revendication de 200 euros net votée en assemblée générale à Gennevilliers. Et par rapport aux 3,166 milliards de bénéfices réalisés en 2023, c’est carrément de la provocation.
Car tous les voyants sont au vert pour Safran : ses actions frôlent actuellement les 200 euros contre 130 il y a un an ; le dividende versé aux actionnaires sera de 2,20 euros par action contre 1,35 l’an passé, soit 63 % d’augmentation, loin des 2,3 % lâchés aux salariés. Ce sont pourtant eux, dans les ateliers comme dans les bureaux, qui ont produit ces richesses.
La direction a expliqué aux syndicats qu’elle n’irait pas plus loin dans ses propositions. Mais comme les salariés mobilisés l’ont dit le 5 mars, il n’y a aucune raison de se contenter de ces miettes.