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Leur société
Compiègne : une campagne contre les classes populaires
Le maire de Compiègne et président de l’agglomération, Philipe Marini, un proche de Ciotti et du parti Les Républicains, a décidé de mettre en place une sorte de système de bonus-malus, des critères qui s’ajouteraient à ceux habituels, pour les demandes de logement sociaux.
Ainsi, un foyer pointé pour troubles du voisinage perdrait 10 points, un foyer dont un des membres aurait été condamné pour trafic de stupéfiant en perdrait 25.
Marini justifie cette initiative avec les arguments maintes fois ressassés par la droite et l’extrême droite : les parents doivent tenir leurs enfants, les gens se plaignent du tapage, il y a un problème de délinquance. Il s’appuie évidemment sur le mécontentement face au trafic de drogue, aux incivilités et autres, partagé par toutes celles et tous ceux qui n’ont pas les moyens de vivre près de l’hippodrome, et autres quartiers du centre-ville où réside Marini.
Les logements des classes populaires sont à Compiègne comme ailleurs sans insonorisation : pas besoin d’un tapage pour être dérangé, un cri d’enfant s’entend à tous les étages. Marini compte-t-il condamner les familles dont les enfants sont en bas âge ? Les ascenseurs sont régulièrement en panne, le chauffage est souvent réglé au minimum, obligeant les familles à acheter un coûteux chauffage d’appoint. Il faisait 15 degrés dans les appartements au plus fort de l’hiver.
Cette « initiative » de bonus-malus ne règlera rien de tout cela. Elle vise à ce que les familles des quartiers populaires se renvoient la responsabilité des problèmes plutôt que de s’organiser contre ceux qui sont responsables du mal-logement, dont Marini est un digne représentant.