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Dans le monde
Gaza : l’impasse mortelle créée par l’impérialisme
Joe Biden s’est dit optimiste quant à la conclusion d’un cessez-le-feu d’ici le 4 mars. Et en effet, les négociations semblaient s’accélérer entre Israël et le Hamas sous l’égide des États-Unis.
Cela fait des mois que, malgré les discours de Netanyahou sur sa volonté d’éradiquer le Hamas, de telles négociations ont lieu. L’Égypte et le Qatar servent d’intermédiaires pour ces tractations, tantôt confinées dans les coulisses et tantôt relayées par la presse. Tous savent qu’il leur faudra trouver une solution pour l’après-guerre. Une première trêve fin novembre avait d’ailleurs permis la libération de 50 otages détenus par le Hamas, contre celle de 150 femmes et enfants palestiniens emprisonnés par Israël. Mais dès le 1er décembre, les bombardements avaient repris de plus belle.
Après quatre mois d’une guerre menée à l’aide des munitions et des armes américaines livrées chaque semaine, qui a fait plus de 30 000 morts, les États-Unis semblent chercher plus assidûment une solution, mais pas parce qu’ils se préoccupent enfin du sort des Palestiniens, bien entendu. Des centaines de milliers de Gazaouis souffrent de la faim, meurent de maladie ou des blessures infligées par les bombes et les raids israéliens, et même un arrêt des combats ne mettrait pas fin à cette situation.
En fait, la poursuite de la guerre renforce la légitimité du Hamas, et ne met pas Israël en position de force, car il ne réussit pas à le faire taire. Cela n’empêche pas Netanyahou, en parallèle aux annonces sur la possibilité d’une trêve, de continuer de brandir sa menace d’offensive contre Rafah, ville du sud de l’enclave où plus de 1,3 million de personnes se sont réfugiées, dont 600 000 enfants. Il sait lui-même qu’il ne pourra ni éradiquer le Hamas, ni réussir à libérer tous les otages, mais il poursuit la fuite en avant guerrière et le massacre. Jusqu’à quand ? Son propre avenir est en jeu, et le sort des populations pèse bien peu !
Le problème des dirigeants des États-unis est de préparer l’avenir, de tenter de restaurer un minimum d’équilibre au Moyen-Orient, et pour cela de trouver une force politique, un appareil avec lequel discuter et qui soit aussi capable de maintenir son autorité sur la population à Gaza et en Cisjordanie. Ce n’est plus le cas du gouvernement de l’Autorité palestinienne. C’est sans doute pourquoi son président, Mahmoud Abbas, a fait démissionner le lundi 26 février Mohammad Shtayyeh, Premier ministre depuis 2019, afin de se redonner un peu de crédibilité, peut-être en accord avec le Hamas, qui apparaît de plus en plus incontournable. Pour celui-ci, un accord avec Israël et les grandes puissancesserait, d’une façon ou d’une autre, une reconnaissance de sa capacité à gouverner les Palestiniens.
Les dirigeants des grandes puissances évoquent de nouveau ce qu’ils appellent la solution à deux États, promue puis enterrée bien des fois par le passé. Pour eux ce serait une façon de maintenir leur domination en se fiant à des dirigeants palestiniens pour contrôler leur peuple. C’est dans cette direction que voulaient aller les accords d’Oslo de 1993, qui avaient finalement capoté du fait de l’obstination des dirigeants israéliens à ne rien concéder aux Palestiniens, même pas un État croupion sous leur contrôle.
Voilà ce que les dirigeants américains voudraient proposer, ce qui implique que les dirigeants israéliens fassent au moins semblant d’être prêts à un compromis. Tout cela sera très loin de donner satisfaction aux aspirations du peuple palestinien. Quoi qu’elles fassent, on ne peut compter sur les grandes puissances et les institutions internationales pour sortir les travailleurs et les peuples de la région, arabes comme juifs, de l’impasse dans laquelle la politique impérialiste les a plongés depuis 1948. Pour cela, il faudra déjà en finir avec leur domination sur la région.