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- Lutte ouvrière n°2898
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Leur société
Nos lecteurs écrivent : alerte sur les dangers des gaz réfrigérants
« J’ai travaillé pendant 17 ans dans un entrepôt frigorifique où j’ai été intoxiqué par des gaz réfrigérants.
Dans ces entrepôts, le gaz fréon, mauvais pour la couche d’ozone, a été remplacé par du dioxyde du carbone et de l’ammoniaque, qui sont mortels à un certain seuil d’exposition. Mais les patrons n’ont aucune obligation d’équiper les travailleurs de capteurs pour mesurer les concentrations de gaz.
Après des travaux dans mon entreprise pour changer les circuits de gaz, avec des collègues nous avons ressenti une grande fatigue, des palpitations cardiaques, des nausées et des maux de tête. Les médecins que j’ai consultés à l’époque m’ont diagnostiqué une dépression et, pour les nausées, une gastro-entérite.
Ayant attaqué mon patron en justice, la juge m’a dit que je n’apportais pas la preuve de mon intoxication. Mais comment le faire ? Le gaz n’est décelable dans les urines que quelques heures après l’intoxication. Des années après, lors du procès, c’était trop tard. Aucune enquête pour vérifier l’entretien des installations n’a eu lieu. Et quand j’ai travaillé ensuite dans un autre entrepôt frigorifique et posé la question de la sécurité autour des gaz, je n’ai eu aucune réponse de la direction. Aujourd’hui, je veux alerter sur les symptômes d’une intoxication aux gaz réfrigérants que très peu de travailleurs du froid connaissent. Irritation des yeux et des voies respiratoires, palpitations, mauvaise coordination des gestes, des maux de tête, nausées et diarrhées sont les signes d’une intoxication. Si elle se prolonge, elle peut entraîner de graves séquelles.
Et on ne peut pas faire confiance à l’État, à la justice, à l’inspection et à la médecine du travail pour faire face à ce problème. »