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Dans le monde
Gaza : nouvelle offensive meurtrière
Après avoir dévasté Gaza, bombardé et envahi le nord et le centre de l’enclave au prix de dizaines de milliers de vies, l’État d’Israël s’apprête à lancer ses forces terrestres contre Rafah, au sud du territoire, où plus d’un million de Gazaouis sont actuellement piégés entre la Méditerranée et la frontière égyptienne.
C’est un nouveau massacre qui est planifié au vu et au su du monde entier, après quatre mois de guerre et de terreur infligées aux Palestiniens. Au moins un million de personnes, dont beaucoup d’enfants, se sont réfugiées à Rafah au fur et à mesure que l’armée israélienne pilonnait et envahissait le reste du territoire. Pour la plupart, il s’agit de leur quatrième ou cinquième déplacement forcé. Les convois humanitaires qui franchissent la frontière égyptienne, fermée depuis le mois d’octobre, sont rares au regard des besoins. Ils sont tellement insuffisants que l’agence de l’ONU pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) estime que près de 550 000 personnes se trouvent actuellement en « insécurité alimentaire catastrophique », c’est-à-dire risquent de mourir de faim à tout moment. D’ores et déjà, la ville est la cible quotidienne de bombardements, qui font chaque fois de nouvelles victimes. Netanyahou s’est aussi félicité d’une opération militaire menée dans la nuit du dimanche 11 au lundi 12 février, car elle a permis la libération de deux otages israéliens… au prix d’une centaine de morts, dont des bébés et des enfants du camp de réfugiés installé dans le centre-ville de Rafah !
L’annonce du déclenchement d’une vaste opération terrestre contre Rafah augure d’une nouvelle tuerie. Elle ne pourra se faire qu’avec la complicité et même l’aide active des grandes puissances, États-Unis, France et Grande-Bretagne en tête. Bien sûr, les dirigeants américains et autres font semblant de s’inquiéter de l’inévitable cortège de morts engendrées par cette offensive. Mais tous se cantonnent à demander une « sérieuse réflexion » aux dirigeants israéliens avant qu’ils la lancent. Surtout, les États-Unis livrent chaque semaine les munitions et les engins de mort indispensables pour mener cette guerre. Quelques diplomates européens ont pu suggérer aux USA de livrer moins d’armes à Israël, à l’image de ce diplomate espagnol qui a déclaré : « Peut-être devriez-vous fournir moins d’armes afin d’empêcher que tant de gens soient tués. N’est-ce pas logique ? » Ces discours viennent de pays impérialistes de second rang, qui n’ont que peu d’influence sur la situation et cherchent surtout à se réserver un rôle pour l’avenir, notamment dans le monde arabe.
C’est dire si l’État israélien n’a rien à craindre et peut se sentir assuré du côté de ses alliés occidentaux. Car le « droit à se défendre » d’Israël, au nom duquel des dizaines de milliers de familles palestiniennes sont condamnées à mort, ne pourrait s’exercer sans le soutien indéfectible de ces grandes puissances.