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Publicis : une sanction indolore
La procureure de l’État de New York a annoncé le 1er février qu’une filiale de Publicis, le géant de la publicité, allait payer 350 millions de dollars aux États-Unis pour son rôle dans la crise des opiacés.
La justice américaine lui reproche d’avoir créé des prospectus pour le compte de laboratoires pharmaceutiques décrivant l’antidouleur OxyContin comme un traitement « sûr et incapable d’entraîner un usage abusif ». Commercialisé par le laboratoire Purdue Pharma, appartenant aux Sackler, l’une des familles les plus riches des États-Unis, ce puissant anti-douleur similaire à la morphine crée en réalité une forte dépendance. L’objectif fixé aux publicitaires était de convaincre les médecins de prescrire ces opiacés sans réserve. Cela a entraîné la mort par overdose de plus de 700 000 personnes entre 1999 et 2022.
Cette décision de la justice a amené Publicis à publier un communiqué dans lequel, après s’être dédouané en faisant porter la faute aux médecins prescripteurs, il affirme que « le montant de l’accord devrait contribuer de manière directe et rapide à renforcer l’aide apportée à ces États pour lutter contre les conséquences de la crise des opioïdes ».
Cette amende, qui va lui permettre d’éviter un procès, ne lui coûtera finalement pas grand-chose. Cette multinationale, qui a réalisé 1,4 milliard d’euros de bénéfice l’an dernier, a déjà provisionné près de 200 millions. Le reste sera couvert par les assurances. Elle peut donc conclure son communiqué à l’adresse des actionnaires en leur affirmant que ces sanctions « n’auront ainsi pas d’impact » sur le groupe.