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Leur société
Lorient : pêche aux subventions
Quelques notables de Lorient, le deuxième port de pêche français, se proposent d’exporter le savoir-faire des pêcheurs du Morbihan dans les eaux poissonneuses et sous-exploitées du sultanat d’Oman.
Ce pays bénéficie en effet de 3 000 km de côtes, offrant l’exclusivité sur 535 000 km2 de la mer d’Arabie, où ne pêchent jusqu’à présent que de petites embarcations artisanales. Il s’agirait donc de construire un grand port, doté d’infrastructures de congélation et de transformation capables d’absorber la pêche d’une flottille de bateaux modernes, voire de bateaux usines. Mieux encore, un aéroport et des avions cargos réfrigérés permettraient d’apporter le poisson frais à la criée de Lorient, pour le distribuer dans la France entière, sauvant ainsi, disent les promoteurs, la pêche locale menacée par la raréfaction du poisson.
Manifestement les promoteurs de cette opération se moquent de la gestion de la ressource, de l’avis des 50 000 pêcheurs d’Oman, en grande partie des immigrés bangladais, du bilan carbone et même des conséquences sur la pêche lorientaise qu’ils prétendent défendre. La seule idée de vouloir faire voyager du poisson frais en avion-cargo sur 6 000 km a de quoi scandaliser. Et pourtant le projet existe, à l’image de ce qui se fait déjà dans de nombreuses zones de pêche de par le monde. L’industrialisation de la pêche à Oman a été proposée par la Banque mondiale et est approuvée par les autorités du sultanat. Le projet français est subventionné par l’agglomération et la ville de Lorient, qui participent à l’entreprise et ont avancé près de 500 000 euros.
Avant même de racler les fonds de la mer d’Arabie, les joyeux promoteurs lorientais ratissent les fonds publics. C’est toujours ça de pris.