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Leur société
Voitures électriques : une petite carotte pour pas grand monde
Le gouvernement vient d’annoncer qu’à partir du 1er janvier 2024 il sera possible de louer un véhicule électrique pour 100 euros par mois. Derrière cette offre dite de « leasing social » il y a surtout de la communication.
En effet les conditions pour y accéder sont telles que bien peu seront concernés. Seules y auront droit les personnes ayant un revenu fiscal de référence inférieur à 15 400 euros par part et parcourant 8 000 kilomètres par an pour aller au travail.
Le gouvernement veut faire croire qu’il fait ainsi un cadeau à ceux qui auront du mal à passer à l’électrique, mais c’est surtout un cadeau aux constructeurs car, alors que les bas salaires et l’inflation mettent de plus en plus de familles la tête sous l’eau, comment financer un véhicule électrique ?
Dans ces conditions, crédits, leasing, et autres montages financiers servent à favoriser la vente de voitures électriques tout en ne faisant que reporter ou aggraver le problème des salaires de plus en plus insuffisants pour vivre. Le leasing favorisé par le gouvernement, à 99 ou 100 euros par mois pourrait sembler un peu plus accessible à certains car il ne réclame pas d’apport initial. Mais il faut ajouter l’assurance.
Alors que 4 à 5 millions de personnes rentreraient dans les critères, le site gouvernemental indique que seuls 20 000 véhicules seront disponibles en 2024, et que ce sera « premier arrivé, premier servi ».
En effet, cette offre va reposer sur la bonne volonté des constructeurs automobiles. Les réservations seront possibles à partir du 1er janvier 2024, mais auprès des différents sites des entreprises, essentiellement Renault et Stellantis. Voilà aussi une occasion de faire de la publicité pour ces groupes capitalistes, avec de l’argent public à l’appui, contre leurs concurrents, notamment les véhicules électriques chinois aux prix plus bas.
Cette aide représente 13 000 euros par véhicule, bien au-delà du bonus écologique existant. C’est une enveloppe d’argent public estimée à 300 millions d’euros par an qui permettra d’écouler quelques modèles.
Les problèmes des familles populaires, sommées de remplacer leur voiture thermiques, ne font par contre que commencer.