Hongrie : une politique patronale qui fait scandale20/12/20232023Journal/medias/journalnumero/images/2023/12/2890.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Hongrie : une politique patronale qui fait scandale

Après des semaines d’attente, une des principales chaînes de la télévision hongroise a tout dernièrement rendu publics dans un reportage les agissements de la direction du groupe Continental en Hongrie contre les travailleurs, et la soumission d’Orban aux ordres de celle-ci.

Il y a près de deux ans, une grève unanime éclatait dans l’usine Continental de Mako, qui regroupe 1 700 salariés, en réponse à la remise en cause par la direction d’une partie des garanties contenues dans le contrat qui, en Hongrie comme aux États-Unis, gère les relations entre syndicats, travailleurs et direction. Il est en général conclu pour deux ans, et en dehors de son renouvellement ou de sa dénonciation, les grèves sont interdites.

Cette grève militante n’en a pas moins été victorieuse. La direction internationale du groupe, avec Nikolaï Setzer comme nouveau PDG, s’est vengé en faisant licencier les mois suivants une centaine d’ouvriers, parmi les plus actifs dans la grève. Puis, grâce à son contrat supervisé par le gouvernement allemand pour l’exploitation des paysans du caoutchouc en Indonésie, elle a fait venir 200 ouvriers de ce pays pour remplacer les licenciés. Alors qu’Orban avait en principe fermé les frontières, à la suite de cela il a bien dû non seulement faire une exception pour Continental, mais aussi changer la loi pour tous les autres patrons.

Les ouvriers indonésiens ont été moins payés que ceux de Hongrie, avec un contrat de deux ans et obligés ensuite de rentrer au pays. Le but évident du patron était de briser la solidarité qui existait entre travailleurs après la grève et de créer une division, voire une hostilité entre travailleurs au sein de l’usine. Cela n’a pas réussi. Par ailleurs les représentants du groupe ont menacé de poursuites la journaliste et l’éditeur du journal informatique qui avaient rendu publique leur façon de licencier les grévistes, les menaçant de condamnations astronomiques et exigeant la relecture préalable de tout article sur Continental.

Le reportage n’en a pas moins été repris dans toute la presse, tandis qu’Orban et son gouvernement sont apparus pour ce qu’ils sont : derrière leur démagogie nationaliste et xénophobe, des exécutants dociles des décisions des grands trusts.

Les grands capitalistes craignent par-dessus tout que les travailleurs brisent les divisions qu’ils tentent de créer entre eux. Les travailleurs sont forts quand ils s’unissent dans le combat contre l’exploitation et les 200 000 travailleurs du groupe Continental dans le monde, au-delà des nationalités différentes, peuvent représenter une force énorme.

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