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Yémen : une autre crise meurtrière
Dans la nuit du 9 au 10 décembre, une frégate française a abattu deux drones venant du Nord du Yémen, contrôlé par les milices houthies, soutenues par l’Iran.
Depuis le début de la guerre menée par l’État d’Israël, ces milices ont mené, en soutien au Hamas, plusieurs attaques contre des navires en mer Rouge, et lancé des missiles contre Israël.
« Nous réitérons notre appel aux Houthis à cesser immédiatement les attaques sur les civils et les menaces à la liberté de circulation et de navigation », a déclaré le ministre français des Affaires étrangères. Le Yémen est situé à l’entrée du détroit de Bab el-Mandeb, une voie stratégique reliant la mer Rouge au golfe d’Aden, par laquelle transitent le quart du pétrole et 10 % du commerce maritime mondiaux. L’instabilité de cette région ne peut donc que menacer le développement des affaires, et elle est surveillée de près par les grandes puissances et leurs alliés régionaux.
Or le Yémen n’est toujours pas sorti des huit années d’une guerre déclenchée par l’Arabie saoudite, avec l’accord des dirigeants impérialistes, après la conquête de la capitale Sanaa par ces milices houthies. Ce conflit est vite devenu un véritable bourbier. Des pourparlers avec les milices houthies ont finalement démarré en avril dernier, à la faveur d’un bref réchauffement des relations entre Arabie saoudite et Iran, mais les discussions traînent en longueur.
La trêve a permis l’arrêt des bombardements saoudiens, qui ont fait près de 400 000 morts, mais pas celui des combats tant les différentes bandes armées, telles celles d’Al-Qaïda dans la péninsule arabique, se sont multipliées à la faveur de la guerre, imposant leur loi dans les zones qu’elles contrôlent. La population paie le prix fort de cette instabilité.
Ce n’est évidemment pas le sort de la population qui préoccupe les dirigeants impérialistes, ni le fait que ce conflit meurtrier perdure, car l’intervention impérialiste, directe ou par l’intermédiaire des puissances régionales, en est largement responsable.