- Accueil
- Lutte ouvrière n°2889
- Nancy : la grève des agents de la ville et de la métropole
Dans les entreprises
Nancy : la grève des agents de la ville et de la métropole
À Nancy, le mécontentement des agents couvait depuis le mois de septembre, quand la prime inflation, entre 300 et 800 euros, ne leur a pas été versée, alors que les salaires n’ont pas été revus depuis quatre ans.
Bien des agents ont vu leur situation bousculée par les mutualisations entre les services de la métropole et ceux de la ville, qui sont destinées à économiser du personnel en augmentant la charge de travail de chacun. Les entrevues successives avec Mathieu Klein, le maire PS et président de la métropole, n’aboutissaient à rien. Le 20 octobre, 600 agents se sont mis en grève à l’appel de l’intersyndicale, qui réunissait les syndicats CGT de la ville et de la métropole, FO et la FA-FPT Mairie (autonomes), tandis que la CFDT expliquait que la grève ne remplissait pas les frigos. Par la suite FO s’est retirée de l’intersyndicale, se satisfaisant d’obtenir des tickets restaurants. Mais la colère des agents n’a pas faibli et c’est cela qui a été déterminant.
La tension est montée à l’approche des festivités de la Saint-Nicolas, très importantes à Nancy, où le défilé des chars dans la ville devait rassembler quelque cent mille personnes. À l’approche du samedi 9 décembre, la question d’une possible annulation du défilé était posée, car sa préparation nécessite la participation de nombreux agents.
Au cours de cette dernière semaine, des agents de tous les services de la ville et de la métropole se sont mis en grève, en tout 700 grévistes. Des responsables de différents services ont alors tenté une opération nocturne de déménagement des chars, forçant les portes des ateliers au pied de biche et coupant les caméras de la voirie. Révélée au grand jour, cette opération antigrève décidée par le maire a rapidement sombré dans le ridicule !
Ce n’est que jeudi 7 décembre en fin de journée que des augmentations plus substantielles ont enfin été concédées : un rattrapage mensuel de pouvoir d’achat allant de 80 euros brut pour les plus bas salaires à 35 euros, en plus d’une prime inflation qui n’est pas à la hauteur du décret (entre 200 et 500 euros), ce que les grévistes ont accepté en assemblée générale le lendemain. Unis dans ce bras de fer, les agents de la ville et de la métropole ont pu mesurer leur force, et c’est encourageant pour l’avenir. Car sans les travailleurs rien ne se fait dans la société, pas même la fête de la Saint-Nicolas.