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- Lutte ouvrière n°2889
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Leur société
Extrême droite : des dissolutions qui ne dissolvent rien
Le ministre de l’Intérieur, Darmanin, a annoncé mercredi 6 décembre la dissolution du groupe d’extrême droite Division Martel, à l’origine d’une expédition punitive ratée de plusieurs dizaines de nazillons à Romans-sur-Isère.
Ces décrets de dissolution sont en nette augmentation depuis quelques années, visant en général des groupuscules d’extrême droite, et parfois d’autres classés à l’extrême gauche ou écologistes comme les Soulèvements de la Terre.
S’il n’y a aucune raison de pleurer sur le sort des bandes fascisantes ciblées par ces procédures administratives, il serait bien illusoire de compter sur de telles mesures pour combattre ces ennemis mortels des classes populaires. L’expérience montre qu’elles n’empêchent absolument pas ces groupes d’exister et de recruter : un certain nombre des petites frappes de la Division Martel sont des anciens du groupe les Zouaves, interdit en 2022. C’est notamment le cas de son dirigeant, connu sous le nom de « gros lardon », un pseudonyme choisi par ses acolytes en l’honneur de la largeur de vues et de la subtilité de leur leader.
Ces interdictions et l’attitude des forces de l’ordre envers de tels individus, avec qui elles partagent souvent des sympathies politiques et des liens personnels, ne menacent en rien l’existence de ces groupes. En revanche, ces dissolutions permettent à Darmanin et ses semblables de se poser en remparts de la démocratie, eux dont toute l’action et les propos anti-migrants et anti-musulmans entretiennent un terrain propice au développement de cette mouvance qui compterait aujourd’hui 3 300 membres et dont 1 300 seraient fichés S.
La police et les décrets des Valls, Darmanin et de leurs successeurs n’empêcheront pas ces nazillons d’exister ni de sévir. Pour cela, il faudra que le mouvement ouvrier retrouve sa vitalité et réapprenne à se défendre directement, par ses propres moyens.