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- Lutte ouvrière n°2888
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Transdev – Seine-Saint-Denis : grève pour les salaires
Lundi 4 décembre, aucun bus n’est sorti des dépôts Transdev de Tremblay et Villepinte, en Seine-Saint-Denis. Les grévistes protestent contre l’insuffisance des salaires et les conditions de travail qui ne cessent de se détériorer.
Cette grève fait suite à celle des dépôts de Chelles, en Seine-et-Marne, et de Coubron en Seine-Saint-Denis du 20 novembre au 1er décembre. La direction avait lâché quelques miettes, mais bien loin des 200 euros réclamés par les grévistes. Les salaires net plafonnent à 1 800 euros par mois, primes comprises, et les 2,2 % d’augmentation pour 2023 ne permettent pas de faire face à l’inflation. Transdev veut également supprimer les primes de dimanche (45 euros) et de non-accident (800 euros par an).
Les grévistes sont partis en « illimitée » pour de véritables augmentations de salaire et l’intégration des primes dans les salaires de base, car comme dit l’un d’eux : « Ce n’est pas avec des primes aléatoires qu’on peut faire face aux échéances qui tombent tous les mois ». La nécessité d’indexer les salaires sur l’inflation, même si elle n’est pas mise en avant par les syndicats, revient souvent dans les discussions.
Le mécontentement concerne aussi les conditions de travail. Pour maintenir ses profits, Transdev fait des économies de matériel. Des bus ont 800 000 kilomètres au compteur et les conducteurs font face à des pannes à répétition. Certains n’ont pas de chauffage ou ont des portes qui ne ferment pas. Les pneumatiques sont usés ; des témoignages évoquent des roues qui sont parties et des pare-brise tombés. Quant au confort des conducteurs, la direction s’en moque. Les sièges sont tellement obsolètes que, souvent, on ne peut plus les régler. Certains terminus n’ont même pas de toilettes. À Aubervilliers, place du 8 Mai 1945, les conducteurs doivent utiliser celles du kebab du coin.
Comme dans les autres sociétés de transport, l’amplitude horaire a augmenté. Depuis le 1er janvier 2023 les conducteurs roulent jusqu’à 9 h 30 d’affilée : « Un Paris-Toulon sans s’arrêter ».
Transdev est un trust franco-allemand qui emploie 83 000 salariés à travers le monde et dont 66 % des capitaux sont détenus par la Caisse des dépôts. Comme son « concurrent » RATP, il fonctionne donc essentiellement avec de l’argent public. Il est clair que cela ne protège en rien les travailleurs et que l’ouverture à la concurrence n’est qu’un prétexte pour les diviser et démolir les conditions de travail de tous. Qu’ils soient salariés de Transdev, RATP ou Keolis, c’est en s’unissant que les travailleurs inverseront le rapport de force.