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- Lutte ouvrière n°2888
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Leur société
Le Pen, Ciotti, Darmamin : les charognards
L’homme qui a assassiné un touriste et blessé deux passants samedi 2 décembre, près de la station de métro Bir-Hakeim, était connu des services de police et avait déjà fait de la prison.
Suivi pour troubles psychiatriques, l’assassin a déclaré « ne plus supporter qu’on tue des musulmans en Afghanistan et en Palestine ». La concurrence entre les ténors de la droite, de l’extrême droite et du gouvernement, à celui qui en fera le plus pour promettre répression, incarcérations, expulsions, s’est aussitôt enflammée. Les médias spécialisés dans la haine contre les musulmans, ceux du groupe Bolloré en particulier, ont fait chorus.
L’utilisation de cet assassinat par le gouvernement, la droite et l’extrême droite pour affirmer que l’immigration serait la source de toute violence est aussi frauduleuse que d’habitude. Ils avaient dit la même chose à propos du meurtre du jeune Thomas, à Crépol, deux semaines auparavant, alors qu’il apparaît qu’il s’agissait d’une banale mais catastrophique bagarre de bal. Et que dire, le week-end des 2 et 3 décembre, du meurtre d’un supporteur de football, de celui d’un gamin de banlieue dans un affrontement entre cités, du gosse de quinze ans qui a assassiné ses parents ? Cette sinistre série, y compris le meurtre du touriste du pont Bir-Hakeim, illustre certes la montée de la violence sociale mais contredit ceux qui font toujours et encore des immigrés la source de tous les malheurs.
Ces mêmes hommes politiques et ces mêmes médias soutiennent les bombardements de Gaza, comme ils ont applaudi lorsque les armées occidentales ont envahi l’Afghanistan, massacré l’Irak, détruit la Libye. Ils ne devraient pas s’étonner que cette guerre suscite des révoltés et même des assassins comme ceux du Bataclan et peut-être celui d’Arras et celui de Bir-Hakeim, car c’est leur monde qui les a engendrés, folie éventuelle comprise.
Les mêmes semblent s’opposer sur les mesures à prendre pour que l’État protège la population de ces violences et exigent plus de moyens répressifs. Mais la police n’est pas là pour cela et en réalité ne peut rien empêcher en la matière, la longue liste des faits divers n’ayant d’égale que celle des moyens et droits supplémentaires accordés aux forces de répression.
La droite et l’extrême droite exigent l’incarcération des personnes dangereuses avant qu’elles ne passent à l’acte. Des moyens légaux pour ce faire existent déjà, mais évidemment pas les moyens matériels, juges spécialisés, infirmiers, médecins, locaux, éducateurs, etc. Faute de quoi, et sans même se prononcer sur les moyens et la méthode en question, il ne reste que des promesses d’arbitraire policier et d’internements administratifs.
La concurrence des Darmanin, Ciotti et Le Pen pour transformer malheurs, meurtres et assassinats en dividendes électoraux pourrit un peu plus une atmosphère déjà irrespirable.