Hôpital de Laval : une militante urgentiste évincée06/12/20232023Journal/medias/journalnumero/images/2023/12/2888.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Hôpital de Laval : une militante urgentiste évincée

La cheffe des Urgences de l’hôpital de Laval, Caroline Brémaud, vient d’être démise de ses fonctions. Il est évident qu’on lui fait payer son implication dans les mobilisations visant à défendre l’hôpital public, et cela devient une affaire nationale.

Depuis deux ans, cette urgentiste dénonce l’état déplorable du système de santé publique, dont l’hôpital de Laval est un exemple, comme il y en a bien d’autres à travers le pays.

En décembre 2021, elle témoignait sur les conditions de travail de moins en moins supportables et sur la prise en charge des patients, qu’elle qualifiait d’indigne. Caroline Brémaud relatait que, chaque nuit, des personnes dormaient dans le couloir des urgences. Elle donnait l’exemple, quelques jours plus tôt, d’une femme de 95 ans qui y était restée 36 heures avant d’être prise en charge.

En décembre 2022, Caroline Brémaud appelait à faire grève et à manifester devant l’hôpital, pour dénoncer, entre autres, le manque de médecins généralistes en Mayenne, parmi les premiers déserts médicaux. Elle racontait que, quelques jours auparavant, les numéros d’appel 15 et 116 117 (créé en 2017 et censé recevoir les appels non urgents de personnes n’ayant pas accès à un médecin généraliste) étaient complètement saturés, avec un délai de 4 heures d’attente pour avoir un médecin en ligne.

En juillet 2023, elle s’insurgeait contre la fermeture durant la nuit des Urgences non vitales des trois hôpitaux de la Mayenne, prévue jusqu’en septembre faute de médecins et de personnel soignant en nombre suffisant.

Ce ne sont que quelques exemples des conséquences du manque de moyens consacrés à la santé publique, dénoncées au cours de diverses mobilisations, qui se succèdent en Mayenne depuis des années, avec parfois une participation importante de la population. Le gouvernement se moque des usagers comme des salariés de la santé, et choisit de régler le problème en essayant de les faire taire. Pour cette fois, c’est raté !

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