Ils représentaient les travailleurs des 26 magasins Habitat et du siège, où 75 % des 500 salariés étaient en grève vendredi 24 novembre, jour du Black Friday.

Le magasin de Paris, avec 20 salariés, fait partie des huit dont la fermeture a été annoncée. Mais ce que dénoncent les travailleurs est la menace de liquidation judiciaire, à terme, de l’enseigne. De repreneur en repreneur, ils ont même vu passer en 2015 l’ex-ministre PS Arnaud Montebourg, recyclé en vice-président en charge de l’innovation. Les travailleurs ont vécu une série de restructurations successives, avec leur lot de fermetures et suppressions d’emplois.

Le patron actuel, qui annonce ces huit fermetures, a racheté l’enseigne en octobre 2020. Dès le printemps 2021, il a commencé à oublier de payer ses fournisseurs et ses loyers, mais surtout à fermer des magasins et supprimer des emplois. Habitat est ainsi passé de 60 magasins fin 2019 à 26 actuellement.

Les travailleurs rejettent ces nouvelles fermetures annoncées. Ils dénoncent le rôle de prédateur d’un patron spécialiste de la liquidation d’entreprises. Ainsi, en quelques mois en 2023, il a fermé 26 magasins d’habillement Burton of London, liquidé l’enseigne San Marina avec 160 magasins de chaussures, et licencié 620 salariés. Et l’été dernier, il a obtenu la mise en redressement judiciaire de l’enseigne de bijoux Orcanta qu’il avait reprise en 2021.

Les travailleurs d’Habitat ont donc toutes les raisons de se mobiliser contre un patron bien à l’image de ce capitalisme pourrissant qui s’enrichit en détruisant des entreprises et des emplois.