La Poste – Beauvais : une machine à profits22/11/20232023Journal/medias/journalarticle/images/2023/11/P14-2_PIC_Beauvais_C_LO.jpg.420x236_q85_box-0%2C1%2C800%2C451_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

La Poste – Beauvais : une machine à profits

À Beauvais, comme partout en France, La Poste utilise tous les moyens, et toutes les innovations technologiques, pour faire suer du profit au personnel. À l’intensification des conditions de travail s’ajoutent des suppressions d’emplois à répétition.

Illustration - une machine à profits

Premier exemple : les vélos électriques. Dans une ville comme Beauvais, qui est une cuvette avec de rudes montées, ces vélos devraient être un véritable soulagement. Mais ça ne l’est que pour le porte-monnaie de La Poste : ils lui font gagner 20 minutes par vélo. Donc, elle rallonge de 20 minutes le temps de tournée.

De même les tapis antifatigue installés devant les nouveaux casiers de tri sont bien loin « d’aspirer » la fatigue, mais permettent à la direction de rallonger le temps de tri, là encore de 20 minutes ! Même chose avec les smartphones dont La Poste équipe les facteurs : ils permettent la traçabilité pour les usagers, mais surtout pour la direction, qui peut calculer ainsi à la seconde près le temps qu’elle estime nécessaire pour distribuer chaque lettre, chaque paquet.

Tout cela mis bout à bout fait que La Poste économise en permanence du temps de travail, supprime des emplois et alourdit les conditions de travail de ceux qui restent. Elle appelle cela des réorganisations, et on en compte une tous les 18 à 24 mois avec, à chaque fois, une dizaine de tournées de facteurs qui passent à la trappe.

La Poste utilise aussi des moyens plus classiques de faire suer du profit. Quand l’usager est absent pour réceptionner un recommandé ou un colis, il faut le déposer au bureau de poste du secteur. Mais la Banque Postale, dont dépendent les bureaux de poste, fait payer ce service à sa sœur, la filiale Courrier. Il n’y a pas de petit profit ! Pour éviter de payer, elle demande de présenter le paquet ou la lettre une deuxième, voire une troisième fois… Sans que ce travail soit rémunéré d’aucune façon.

Autre exemple : la distribution du courrier un jour sur deux. Les tournées sont divisées en deux parties, « faible » et « forte ». Le premier jour, sur la partie forte, tout le courrier est distribué, ce qui prend la quasi-totalité du temps du facteur. Sur la partie faible, seul est distribué le courrier en limite de date. Le reste est retenu dans les centres de tri. Ainsi, La Poste a besoin de moins de personnel pour faire le travail.

Tout récemment le jour de la dernière tempête, il n’était pas question de sortir distribuer le courrier. Mais la direction a essayé de faire rattraper le retard en une seule journée le lendemain, et bien sûr, gratis… Avant, les facteurs fonctionnaient sur le principe du « fini-parti ». Maintenant, ce n’est jamais fini, et on part de plus en plus tard.

Voilà donc à quoi ressemblent les réorganisations à La Poste : comme dans toutes les entreprises, elle supprime des effectifs et exploite toujours plus le personnel restant. C’est une machine à cash pour ses actionnaires, l’État et la Caisse des dépôts et consignations.

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