Carrefour Belle-Épine : contre la location gérance22/11/20232023Journal/medias/journalnumero/images/2023/11/2886.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Carrefour Belle-Épine : contre la location gérance

Mardi 21 novembre, la presque totalité des employés de l’hypermarché Carrefour du Centre commercial Belle-Épine, à Thiais (94), a débrayé pour protester contre le passage en location-gérance du magasin.

Avec la disparition des primes, tous sont dégoûtés d’avoir perdu le tout petit surplus qui permettait à chacun de se faire plaisir de temps en temps. L’autre crainte est de voir les effectifs diminuer. Ils sont déjà au plus bas depuis des années avec le projet TOP, qui a introduit la polyvalence et imposé que chacun bouche les trous dans tous les rayons en fonction des besoins. Le nombre d’embauches baisse d’année en année et les jeunes collègues en contrat de professionnalisation ne sont pas embauchés.

Mais la colère a eu aussi pour origine la révélation de la rémunération du PDG Alexandre Bompard. Chacun a été choqué de le voir dire dans l’émission Cash Investigation, qui a été très relayée dans le magasin, que son salaire de 9 millions d’euros était le résultat de ses performances. C’était dire implicitement à tous que s’ils ont un salaire très bas, c’est qu’ils ne valent rien.

Les travailleurs du magasin étaient fiers d’avoir marqué le coup. La mise en location gérance, en faisant changer les travailleurs d’employeur, leur fait perdre l’équivalent de deux mois de salaire sur l’année. La perte des accords d’entreprise du groupe, concerne 23 000 salariés répartis dans 268 magasins, 64 hypers et 204 supermarchés, qui sont passés en location gérance entre 2018 et 2023. En débrayant, les travailleurs ont donné l’exemple d’une réaction contre cette attaque directe.

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