Sanofi : un seul pôle, le profit01/11/20232023Journal/medias/journalnumero/images/2023/11/2883.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Sanofi : un seul pôle, le profit

Sanofi vient d’annoncer la cession de son pôle de santé Grand Public, c’est-à-dire la production de médicaments délivrés sans ordonnance, tels que le Doliprane contre la douleur et la fièvre, le Mucosolvan contre la toux, l’Allegra contre la rhinite, le Novanuit pour un meilleur sommeil, et de nombreux compléments alimentaires.

Ces médicaments se vendent bien et certains sont en rupture de stock dans le pays. Alors que ce pôle de santé représente plus de 10 % du chiffre d’affaires de Sanofi, avec une hausse des bénéfices de 4,6 % au troisième trimestre, cette décision peut sembler étonnante. Mais pour la direction de ce géant de la pharmacie, de tels résultats ne suffisent pas.

Comme l’indique le journal Les Échos du 30 octobre « la marge opérationnelle de la santé Grand Public est de 28,6 %, soit moins que la marge des autres activités du groupe (31,8 %). » En d’autres termes, puisque la marge est inférieure à 30 %, les dirigeants de Sanofi ne veulent pas s’ennuyer à produire des médicaments pourtant indispensables à la santé de millions de malades. Sanofi veut se concentrer sur les produits à très haute marge, comme les vaccins, la biotechnologie, les médicaments contre les maladies rares, l’immuno-inflammation, l’hématologie, ou plus encore l’oncologie.

Mais, même pour développer ces secteurs, les dirigeants de Sanofi comptent davantage sur l’argent public que sur leurs propres investissements, malgré les milliards de profits réalisés chaque année. Ainsi, l’an dernier, Sanofi a touché plus de 120 millions d’euros au titre du Crédit impôt recherche, et plus de 3 milliards cumulés sur les quinze dernières années. Et pourtant, en même temps que la cession de son pôle Médicaments, Sanofi annonce un plan d’économie de 2 milliards d’euros qui touchera tous les secteurs, y compris la Recherche et Développement.

Dans le monde 11 000 postes sont menacés sur treize sites de production. Les usines de Lisieux dans le Calvados et de Compiègne dans l’Oise sont concernées, soit 1 600 emplois sur 19 900 en France. Depuis quinze ans, seize usines et centres de recherche Sanofi ont déjà fermé dans le monde.

Sanofi se pose en protecteur de la santé publique. Mais, en accroissant la pénurie de médicaments et en menaçant du chômage des milliers de salariés, ses dirigeants, comme tous ceux des Big Pharmas et comme tous les industriels de n’importe quel secteur, ne sont préoccupés que par une seule santé : celle du compte en banque de leurs actionnaires.

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