Fountaine-Pajot, deuxiè­me groupe mondial de construction de bateaux de luxe, emploie quelque 1 000 travailleurs et au moins 400 intérimaires et sous-traitants sur trois sites.

Le prix de ces bateaux va de 400 000 euros à plus de trois millions. Du côté des travailleurs, la réalité est tout autre : les salaires sont faibles et les conditions de travail déplorables. Les ouvriers subissent les émanations de vapeurs de produits toxiques, se contorsionnent dans les coques des bateaux pour les équiper. Ils manquent de matériel et les accidents de travail sont nombreux.

La direction tient un double discours. Aux actionnaires et autres observateurs attentifs des profits à réaliser, elle affirme que « l’entreprise est en bonne santé ! » C’est d’ailleurs confirmé par les acomptes versés sur les commandes à venir, qui représentent des années de travail.

Mais aux travailleurs, qu’elle est toujours prompte à vouloir faire payer, elle dit : « Les commandes baissent, il faut donc baisser les primes. » Celles-ci ont pu représenter plus d’un mois de salaire pour une année, et leur amputation programmée est une attaque qui inquiète les travailleurs, même s’ils voient bien que ces primes fluctuent selon le bon vouloir du patron.

Chez Fountaine-Pajot, l’argent ruisselle pour les actionnaires. Ce qu’il faut pour les travailleurs qui les engraissent, c’est une augmentation mensuelle de plusieurs centaines d’euros et l’indexation des salaires sur le coût de la vie.