Claas Tracteur – Le Mans : salaires loin du compte !01/11/20232023Journal/medias/journalnumero/images/2023/11/2883.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Claas Tracteur – Le Mans : salaires loin du compte !

L’usine Claas Tracteur du Mans, ancien secteur Tracteur de Renault vendu à Claas il y a vingt ans, compte aujourd’hui 700 travailleurs, avec environ 200 intérimaires quasiment à demeure. Le groupe Claas est florissant.

Depuis plus d’un an, la production de l’usine fluctue en fonction des ruptures d’approvisionnement de composants électroniques, de jantes ou de tapis de sol par exemple. Mais, comme la direction a imposé un accord de flexibilité, ce sont les travailleurs qui en payent le prix, puisqu’ils alternent entre périodes hautes (jusqu’ à 41 minutes de travail en plus par jour) et périodes basses, en fonction des aléas de la production. Le sentiment général est donc que les bénéfices de Claas sont le fruit de leurs efforts.

Depuis le 10 octobre, la direction a lancé dans le cadre des négociations salariales une ribambelle de réunions avec les syndicats, des flots de bavardage pour lanterner les travailleurs sur ce qui les préoccupe : leurs salaires. Aussi, entre le 10 et le 24 octobre, 150 à 200 travailleurs ont débrayé sur huit journées pour marquer leur mécontentement, parfois quelques heures en matinée, parfois en roulement par secteurs sur toute la journée, de façon à ce que la chaîne reste bloquée toute la journée. Ce qui les mettait en colère, c’était les communications de la direction qui leur expliquait que l’inflation allait baisser bientôt, ou encore qu’avec la concurrence il fallait s’inquiéter de l’avenir… Et évidemment, pas un mot sur les profits arrogants de Claas, alors qu’avec l’inflation les travailleurs ne s’en sortent plus.

Aussi, lorsque le 24 octobre la direction a annoncé 3,5 % d’augmentation générale pour tous et 0,5 % d’augmentation individuelle pour les plus bas salaires, ainsi qu’une prime de 600 euros, le sentiment général était l’écœurement. Non seulement parce que cela n’atteint même pas les 5 % de l’inflation officielle, mais surtout au regard des profits de Claas.

La direction pense se donner l’air inflexible et mise sur la résignation des travailleurs, mais il n’est pas dit qu’elle en soit quitte pour autant. Le sentiment de beaucoup est que les efforts ont assez duré et que, pour les salaires, rien n’est réglé.

Partager