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- Lutte ouvrière n°2882
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Leur société
Squat Pyramide – Lyon : “on ne quittera pas cet endroit ”
Depuis plus d’un mois, les habitants du squat Pyramide, un ancien immeuble de bureaux dans le quartier de Lyon-Gerland, se mobilisent contre une menace d’expulsion.
Ce bâtiment désaffecté abrite plus de 250 personnes, dont plusieurs familles avec des enfants, voire des nourrissons. Pour beaucoup, ce sont des jeunes arrivés de Guinée, du Sénégal, de Côte d’Ivoire, etc., que la préfecture empêche de travailler légalement en refusant de leur donner des papiers. Sans papiers ni salaire, il leur est évidemment impossible de trouver un logement. « Quand je suis arrivée à Lyon, j’ai dormi dans la rue parce qu’au Forum Réfugiés on m’a dit qu’il n’y avait pas de solution pour moi. Après, j’ai rencontré une personne du squat qui m’a fait venir ici, où je bénéficie d’une pièce toute seule avec mon bébé. Maintenant, je veux qu’on me loge, ou bien je reste ici. Sinon, où dormir ? », explique une des habitantes.
Le bâtiment appartient à la société Altarea, ex-Cogedim, possédée par Alain Taravella, un milliardaire classé 118e fortune française par le magazine Challenge. Alors qu’il le laissait à l’abandon depuis des années, il a décidé de le récupérer. Pour en faire quoi ? Il n’a pas daigné donner la moindre explication, mais on peut le deviner, quand on sait que le prix moyen d’un appartement dans ce quartier de Lyon frôle les 5 000 euros au mètre carré.
Pour expulser les occupants, ce propriétaire peut compter sur le soutien de la préfecture et la complicité de la mairie, dirigée par l’écologiste Grégory Doucet. Jusque-là, ces représentants de l’État se satisfaisaient de la situation, parce qu’ils ne veulent ni construire des logements abordables, ni ouvrir des places d’hébergement d’urgence, ni réquisitionner les bâtiments vides qui existent.Il y aurait pourtant 20 000 logements vides dans la métropole de Lyon. En outre, les squats permettent aux autorités de dissimuler le nombre de personnes que leur politique condamne à dormir dehors.
Aujourd’hui, ils veulent faire intervenir la police pour jeter tout le monde à la rue et ils poussent l’hypocrisie jusqu’à conseiller aux expulsés d’ouvrir de nouveaux squats !
De leur part, proclamer le « droit au logement » est bon pour amuser la galerie, mais quand les capitalistes sifflent, c’est aux travailleurs que ces chiens de garde montrent les dents.