Cette aide est en réalité bien modeste, 300 millions d’euros par an pour la part gérée par Bruxelles, chaque pays membre pouvant aussi fournir une aide supplémentaire. Sans attendre la décision de l’Union européenne, l’Allemagne, l’Autriche, le Danemark ou la Suède ont suspendu la leur. En France, des responsables politiques, comme Éric Ciotti de LR, exigent que cette aide cesse immédiatement.

Cette aide, distincte de l’aide humanitaire, sert à financer des équipements comme la construction d’infrastructures énergétiques ou d’écoles, d’une usine de désalinisation pour fournir de l’eau potable, ou permet de payer les salaires de médecins, d’infirmières, d’enseignants. Alors que Gaza est sous les bombes et vit une véritable catastrophe, cette remise en cause est d’un cynisme odieux.

Malgré les divisions entre les États membres, l’Union européenne semble avoir finalement décidé de maintenir son aide, et a aussi annoncé un pont aérien humanitaire vers Gaza, via l’Égypte, à condition de pouvoir franchir la frontière de Rafah, où les camions ne passent qu’au compte-gouttes. De plus, des journalistes présents sur place signalent que si des pâtes et du riz parviennent aux Gazaouis, ils n’ont pas d’eau pour les cuire.

Il faut noter qu’aucun dirigeant n’a jamais envisagé de suspendre des accords commerciaux, diplomatiques et même militaires avec l’État israélien, alors que celui-ci déverse des bombes de façon continue depuis des jours sur la population palestinienne.