Une nouvelle application chinoise de vente en ligne, appelée Temu, est devenue l’une des plus téléchargées. Elle propose des prix cassés, des promotions, et des comptes à rebours pour bénéficier de celles-ci. À cause des informations qu’elle collecte sur l’utilisateur, Temu est accusée par un rapport américain, relayé abondamment par la presse ici et là-bas, d’espionner ses utilisateurs voire d’être une menace pour la sécurité nationale des États-Unis. C’est l’hôpital qui se moque de la charité. La plupart des applications collectent des données et les utilisent pour gagner de l’argent, que ce soit Amazon, Google, Facebook ou autres, le plus souvent sans que l’utilisateur soit bien conscient de l’usage qui en sera fait au final.

Au-delà des buts com­merciaux, les États, en France et ailleurs, exploitent les possibilités techniques offertes par les applications sur les smartphones pour surveiller leur population et s’espionner entre eux. En 2013, l’agent américain de la NSA Edward Snowden avait dévoilé les écoutes à grande échelle menées en Europe par les États-Unis. En 2021, un regroupement de journalistes internationaux publiait une enquête sur un logiciel espion, Pegasus, développé par une entreprise israélienne et acheté par une dizaine d’États pour espionner des opposants. Cette application permettait de siphonner à distance l’ensemble des données de n’importe quel téléphone portable.

Ces campagnes contre des produits technologiques chinois font partie de la guerre économique que se livrent les groupes capitalistes occidentaux et chinois. Mais, en matière d’espionnage et d’abus commerciaux comme pour le reste, le danger est d’abord dans notre propre pays.