Niger : troupes françaises, hors d’Afrique !18/10/20232023Journal/medias/journalnumero/images/2023/10/2881.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Niger : troupes françaises, hors d’Afrique !

Plus de deux mois après le coup d’État au Niger, la France a commencé à retirer ses 1 500 militaires stationnés sur place, comme l’exigeait le pouvoir putschiste.

Après le renversement du président Bazoum et la prise du pouvoir par le général Tchiani, chef de la garde présidentielle, le 28 juillet le gouvernement français a manœuvré pour rétablir celui qui était un de ses protégés dans la région. Il a tenté de parrainer une intervention militaire des pays voisins, sans succès. Puis il a poussé à une série de sanctions qui ont entraîné la montée des prix et la pénurie de très nombreux produits, y compris des médicaments essentiels, ainsi que le blocage des visas vers la France.

Les putschistes semblant partis pour durer, Macron a fini par céder à leurs demandes. Après toute une mise en scène, l’ambassadeur français a finalement quitté le pays le 27 septembre et les troupes françaises devraient faire de même d’ici la fin de l’année. Pour l’armée française, ce départ fait suite à celui du Mali en août 2022, puis du Burkina Faso en février dernier, à chaque fois suite au renversement des dirigeants alliés de l’impérialisme français.

Humiliation supplémentaire, le pouvoir nigérien n’a accepté ni une évacuation massive par avion (seuls trois vols spéciaux vers la France ont été autorisés), ni un passage des convois par la route la plus directe en direction du port de Cotonou au Bénin. Le premier convoi, parti mardi 10 octobre, a ainsi dû prendre la direction du Tchad pour un périple de 1 600 km jusqu’à la capitale N’Djamena. Ensuite une partie du matériel sera évacuée par avion et l’autre rejoindra le port de Douala au Cameroun, parcourant encore 1 500 kilomètres.

Depuis que l’évacuation des militaires français vers le Tchad est évoquée, des appels à s’y opposer circulent sur les réseaux sociaux de ce pays. L’armée française est présente au Tchad en continu depuis des décennies. N’Djamena accueille un millier de militaires français et le centre français de commandement des opérations dans la région. Ils sont intervenus à plusieurs reprises pour soutenir le régime dictatorial en place. En 2019, deux Mirage 2000 français ont détruit une colonne d’opposants armés qui se dirigeait vers la capitale, sauvant ainsi la mise au président Idriss Déby, resté au pouvoir plus de 31 ans. Celui-ci est décédé en 2021, mais son fils Mohamad Idriss Déby a pris sa suite en s’arrogeant le titre de « président de transition », sans qu’il y ait eu la moindre élection. Cela n’a pas empêché Macron d’adouber le fils dès les funérailles du père.

Cependant, la protection de l’ancienne puissance coloniale ne semble plus une assurance aussi efficace qu’autrefois pour les dictateurs. Alors, après le Mali, le Burkina Faso et le Niger, le Tchad serait-il le prochain sur la liste ?

Partager