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guerre au moyen-orient
Biden couvre la guerre de Nétanyahou
Mercredi 18 octobre, le président américain Joe Biden a rencontré le Premier ministre israélien dans sa capitale, Tel-Aviv, pour l’assurer de son soutien, alors que l’on venait d’apprendre le bombardement d’un hôpital de Gaza, qui a fait des centaines de morts.
En dix jours, les bombardements de l’aviation israélienne – en réponse à l’attaque meurtrière et barbare du Hamas – ont déjà fait plus de 3 000 morts palestiniens, presque uniquement des civils, dont un tiers d’enfants. Mais, jusqu’à présent, les États-Unis, principal soutien militaire et financier des dirigeants israéliens, ont refusé d’appeler au moindre cessez-le-feu.
Dimanche soir 15 octobre, Joe Biden a certes présenté comme une erreur de la part d’Israël l’idée « d’occuper à nouveau » Gaza. Mais il a aussi précisé que le Hamas devait être éliminé pour être remplacé par une autre « autorité palestinienne ». En clair, il laisse Nétanyahou organiser l’attaque terrestre de Gaza tout en rappelant qu’au bout du compte il faudra trouver des représentants palestiniens pour diriger cette enclave une fois en ruine.
Pour préparer la venue de Biden, le même week-end, le secrétaire d’État américain Antony Blinken avait rendu visite aux principaux chefs d’État arabes de la région. En quelques jours, il est allé en Jordanie puis à Bahreïn, au Qatar, aux Émirats arabes unis, en Arabie saoudite et enfin en Égypte. Son plan initial était d’obtenir que l’Égypte accueille les deux millions de Gazaouis en échange d’une aide financière et d’un allègement de sa dette. Cela aurait permis à Israël d’avoir les coudées franches pour investir Gaza en prétendant que son armée n’avait plus en face d’elle que les forces du Hamas. Ainsi, tout en chassant une nouvelle fois les Palestiniens, les États-Unis auraient pu se vanter d’avoir évité un nouveau massacre de masse.
Mais les dirigeants arabes, pas plus l’Égyptien al-Sissi que les autres, ne veulent accueillir plus de Palestiniens sur leur sol. S’ils s’affirment défenseurs de la cause palestinienne, ils ne veulent pas pour autant prendre en charge un peuple qui ne cesse d’exiger son droit à l’existence. Mais, de plus, les mobilisations des réfugiés palestiniens, comme celle de Jordanie écrasée en 1970 par le pouvoir de ce pays lors du Septembre noir, ou comme celle des réfugiés du Liban quelques années plus tard, sont dans les mémoires de tous ces dictateurs. Blinken pour l’instant a donc dû reculer, expliquant que sa proposition « était nulle et non avenue ».
Les voyages de Blinken et Biden ne visaient à rien d’autre qu’à couvrir la politique des dirigeants d’Israël et à leur expliquer à quelles conditions les États-Unis la défendraient plus facilement aux yeux du reste du monde. La principale préoccupation des dirigeants impérialistes n’est pas le sort des Palestiniens, ni même des Israéliens, mais surtout que les exactions israéliennes ne débouchent pas sur un conflit régional ou un embrasement de toute la région. D’ailleurs, les États-Unis ont déjà envoyé en Méditerranée orientale des forces navales et aériennes considérables, pour faire comprendre aux pays arabes que, si le langage diplomatique ne suffit pas, ils peuvent recourir à celui des armes.