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Leur société
Restos du cœur : une société qui craque
Les Restos du cœur ont confirmé, le 4 octobre, qu’ils seront contraints de refuser des bénéficiaires dès le mois de novembre, ce qui n’était jamais arrivé depuis leur création. Non seulement l’inflation frappe violemment la classe ouvrière, mais elle met en péril aussi des associations caritatives qui permettent à bien des familles de manger.
La situation des Restos du cœur devient emblématique de cette pauvreté qui s’accroît. Son président, Patrice Douret, poussait un cri d’alarme en septembre, mettant en garde contre la faillite possible de l’association, du fait d’un déficit de 35 millions d’euros. D’un côté, le nombre de repas servis a bondi de 35 % entre la dernière campagne d’hiver, celle de 2022-2023, et la précédente : 200 000 personnes supplémentaires ont frappé à leur porte. De l’autre côté, tous les frais des Restos du cœur, ceux des achats de nourriture et des produits de base, comme ceux du transport et du stockage, ont fortement augmenté. Les subventions des pouvoirs publics, elles, étaient en baisse entre 2020 et 2023. Ce tableau vaut d’ailleurs pour les autres associations qui distribuent des produits de base.
Grâce au vol opéré sur les classes populaires avec la flambée des prix, les plus grands capitalistes s’enrichissent sans limite et leurs fortunes explosent alors que toute la société sombre. Le bénévolat et la générosité des donateurs individuels ne suffisent plus à la contrebalancer les effets de la guerre sociale.