Dans les zones rurales et montagneuses, des glissements de terrain se sont produits. Selon l’ONU, 100 % des maisons ont été détruites dans les villages les plus pauvres du district rural de Zendeh Jan, situé à quelque 30 kilomètres au nord-ouest de la ville d’Herat, dont la plupart des maisons sont constituées de briques de terre séchées au soleil et de poteaux de soutien en bois. Des milliers de personnes n’ont donc plus de toit. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) estime que 11 000 personnes ont été affectées par le séisme et ses répliques. Les rares infrastructures ont été détruites. C’est « une crise qui s’ajoute à une autre crise » pour reprendre les mots de l’ONG Save the Children.

Les talibans, revenus au pouvoir en 2021, se sont surtout employés à maintenir une chape de plomb sur toute la société, et sur les femmes en particulier. La fin des aides économiques internationales a aggravé une crise qui avait commencé bien avant leur arrivée au pouvoir.

Le pays a subi en effet des décennies d’interventions militaires menées par l’Union soviétique entre 1979 et 1989 et par les puissances impérialistes, dont la France et les États-Unis. Ces derniers ont d’abord soutenu les talibans, comptant sur eux pour maintenir l’ordre, avant de les désigner comme ennemis à abattre, et de déclencher la guerre sous le prétexte de combattre le terrorisme, écrasant le peuple afghan sous une pluie de bombes. Puis après vingt ans d’une guerre ayant coûté des centaines de milliards de dollars, fait des dizaines de milliers de victimes, détruit des villages, des hôpitaux, semé la terreur avec les bombes à fragmentation, les États-Unis ont dû plier bagage, laissant derrière eux un pays dévasté.

Les tremblements de terre font bien des dégâts et ont des conséquences dramatiques. C’est encore pire quand ils surviennent alors que les puissances impérialistes, les États-Unis, mais aussi la France, ont détruit le pays durant des décennies, faisant encore bien plus de dégâts.