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Leur société
Rouen : incendie de deux immeubles
Quatre ans après l’incendie dans l’usine Lubrizol, qui vit partir en fumées et en cendres 9 000 tonnes d’hydrocarbures et autres produits chimiques, ce sont deux immeubles inoccupés d’une cité de HLM désaffectée qui se sont enflammés et effondrés le samedi 30 septembre à Rouen. Heureusement sans faire de victime !
Si la zone touchée par les retombées de suie et de particules est moins étendue que celle polluée par Lubrizol, il n’en reste pas moins que, cette fois encore, la population est exposée à des produits toxiques propagés par l’incendie et surtout à une grande quantité d’amiante dont les immeubles étaient truffés.
Les immeubles en question sont du type « Verre et acier » qui furent en vogue au début des années 1970. Leur structure modulaire métallique préfabriquée en usine permettait une construction légère et rapide. Mais ils auraient dû s’appeler « Verre, acier et amiante » tant les faux-plafonds en sont remplis !
Ils s’avérèrent à l’usage bruyants, d’une isolation thermique sommaire, et surtout, malgré l’amiante, les incendies s’y propageaient très facilement. Sur les trois cités de ce type à Rouen, neuf incendies ont causé la mort de huit personnes entre 1981 et 2011.
Il fut alors décidé de détruire ces cités.
Celle dans laquelle s’est produit ce dernier incendie était inoccupée depuis 2017. Un des immeubles avait déjà été démoli après désamiantage, avec un financement de l’Établissement public foncier de Normandie qui avait permis de bénéficier de fonds réservés à la réhabilitation des friches industrielles. Mais la réglementation en la matière a changé.
Au final, Rouen-Habitat, le bailleur social propriétaire des immeubles et du terrain, envisageait un projet commun avec Virgil et Cogedim, branche du groupe Altarea, géant de l’immobilier et propriétaire de centres commerciaux. Les promoteurs auraient intégré le désamiantage et la démolition dans un projet immobilier de 600 logements, et de 175 autres construits par Rouen-Habitat. Les sommes en jeu avec le désamiantage ont manifestement fait traîner les choses. Le projet est en gestation depuis six ans… et les immeubles à l’abandon derrière des palissades qui ne protègent de rien, et surtout pas des incendies et de leurs retombées !