Macron : la tactique du gendarme04/10/20232023Journal/medias/journalnumero/images/2023/10/2879.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Macron : la tactique du gendarme

Lundi 2 octobre, Macron s’est rendu à Tonneins, une petite ville du Lot-et-Garonne, pour annoncer que 238 brigades de gendarmerie allaient fleurir dans les zones rurales. Il s’agirait d’honorer une promesse de campagne et de lutter contre l’insécurité, présentée comme grandissante.

Le président et ses fidèles prétendent que l’insécurité viendrait du manque de présence policière. En vertu de quoi, ils ont fait voter l’an passé 15 milliards d’euros de crédits supplémentaires pour les forces de répression, soutenus par la droite, l’extrême droite et une partie de la gauche. En fait l’insécurité, dans les petites villes comme dans les grandes, vient essentiellement des conditions de vie de la population, que l’État, pour ce qui le concerne, laisse se dégrader. L’insécurité, c’est le manque de services publics, la fermeture des maternités, des postes, des classes, le manque de logements populaires, l’augmentation des prix, y compris ceux qui dépendent de l’État. En la matière, Macron a continué la politique d’économies de ses prédécesseurs aux dépens des classes populaires. Quant aux incivilités, aux violences dans les rues ou dans les familles, aux trafics, voire aux crimes, ce ne sont pas ces brigades qui seront en mesure d’y changer grand-chose. La majorité seront de plus mobiles, se déplaçant d’une commune à l’autre dans des camions transformés en bureaux. Macron espère simplement, dit-il, que les pandores détourneront les électeurs de « se tourner vers les extrêmes ». Derrière cette phrase toute faite de ceux qui courent derrière l’extrême droite, il y a la petite manœuvre politique offrant un argument de campagne aux futurs candidats macronistes des villages pourvus d’un poste de gendarmerie ou du passage du camion bleu.

Les 238 brigades rurales et leurs 2 144 gendarmes sont un décor de la comédie publicitaire permanente de l’entreprise Macron et successeurs. Ils représentent d’ailleurs une toute petite partie des forces de répression, à peine 2 % de la gendarmerie. Le reste, le peuple des casernes et des commissariats, celui qui consomme les 15 milliards d’euros, est là pour les choses sérieuses : défendre la grande propriété privée, l’ordre capitaliste, le retour sur investissement des banquiers et des industriels. On le voit dans toutes les manifestations, parfois sur les piquets de grève et dans bien d’autres exactions contre la population.

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