En 2021, quelque 640 000 accidents du travail, dont 39 000 graves, ont été déclarés, ayant entraîné plus de 700 décès, soit deux morts par jour. Trente-sept de ces morts étaient des jeunes de moins de 25 ans.

Le bilan réel est sans doute bien supérieur car, dans les entreprises, il n’est pas rare que le patronat et sa maîtrise fassent pression sur les travailleurs pour qu’ils ne déclarent pas les accidents.

Certaines catégories de travailleurs sont plus touchées que d’autres : les nouveaux embauchés, mal ou pas prévenus des risques de leur poste de travail, ou encore les intérimaires, les travailleurs détachés et les femmes.

Après avoir baissé après 1990, le nombre des accidents est stable depuis une dizaine d’années. Aux deux morts par jour s’ajoutent en effet quotidiennement une centaine de blessés graves.

Selon le ministre, faire baisser le nombre d’accidents du travail serait l’affaire de tous. Et, pour atténuer le mauvais chiffre hexagonal, il indique que les accidents du travail ne sont pas tous comptés de la même façon en Europe. Par exemple, depuis 2019, on prendrait toujours en compte en France les malaises mortels ayant lieu dans le cadre professionnel, alors qu’en Allemagne ce lien devrait être prouvé. Mais en pratique, quelle que soit la loi, il est souvent bien difficile de faire reconnaître un accident du travail, du fait de l’attitude des employeurs qui ne veulent pas avoir à payer des cotisations supplémentaires.

On peut aussi juger de ce que vaut cette campagne du ministre si on se rappelle que son promoteur a rallongé de deux ans la durée de vie professionnelle avant la retraite. Deux ans de plus au travail quand on avance en âge, voilà de quoi, malheureusement, augmenter le nombre des accidents !