- Accueil
- Lutte ouvrière n°2879
- 13 octobre : s’en saisir pour affirmer nos revendications
Dans les entreprises
13 octobre : s’en saisir pour affirmer nos revendications
Le 13 octobre, les huit confédérations qui cherchent à prolonger l’intersyndicale constituée pendant le mouvement sur les retraites, appellent à une journée de mobilisation pour, selon la CGT, « nos salaires, nos retraites, nos droits, pour l’égalité, les services publics et l’environnement ».
Mais ce sont les salaires et les prix qui retiennent toute l’attention des travailleurs. Dans ses tracts, la CGT dénonce à juste titre l’explosion des profits. Au premier trimestre 2023, pendant que les plus pauvres des travailleurs en sont à se priver du nécessaire, les profits des industries agroalimentaires ont progressé de 18 %. Entre 2010 et 2023, les profits ont augmenté de 45,6 %, amenant les bénéfices des entreprises du CAC40 au record de 142 milliards d’euros en 2022.
Face à cette véritable guerre sociale, il faudrait que les travailleurs se battent collectivement et avec détermination pour des objectifs qui remettent en cause le pouvoir absolu du grand patronat sur l’économie. Il faudrait arracher les 500 euros qui manquent chaque mois, l’indexation automatique des salaires sur les prix, et le contrôle sur les comptes des entreprises. Mais pour les syndicats, il s’agit au mieux de demander l’ouverture de négociations salariales, ou encore d’exiger la conditionnalité des aides publiques aux entreprises. Ils cherchent à accréditer l’idée que les travailleurs pourraient s’en sortir s’ils étaient bien représentés auprès du patronat ou dans les entreprises. C’est un leurre et une impasse.
Macron a annoncé la tenue d’une conférence sociale le 16 octobre pour discuter des bas salaires avec les organisations syndicales. Rien de consistant ne sortira de ces nouvelles discussions. Pour ne donner aucune illusion aux travailleurs, le gouvernement a déjà annoncé que les thèmes de la conférence sociale seraient limités aux « minima conventionnels, classifications et déroulés de carrière », aux « temps partiels et contrats courts », et enfin aux « exonérations de cotisations, primes d’activité et tassement des rémunérations ». S’il sera question des minima de branche qui, en raison de la hausse du smic, se retrouvent mécaniquement en dessous de celui-ci, les salaires des millions de travailleurs ne seront même pas abordés. Cela n’empêchera pas les organisations syndicales de participer à ces simulacres.
Quelles que soient les limites de l’appel syndical à la mobilisation du 13 octobre, les travailleurs révoltés par la guerre sociale que le patronat leur mène, peuvent et doivent s’en servir, pour mettre en avant leurs propres revendications, et pour discuter de la nécessité d’en finir avec ce système capitaliste fauteur de misère et de guerre.