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Leur société
Patronat : sous perfusion d’argent public
En réclamant par voie de presse que les milliards d’économies réalisés par l’Unedic sur le dos des chômeurs servent à financer de nouveaux allégements de cotisations sociales pour le patronat, Patrick Martin, le président du Medef, dit clairement que les capitalistes n’en ont jamais assez.
En quelques années, les exonérations de cotisations sociales pour le patronat se sont multipliées. Elles représentaient déjà 26 milliards d’euros en 2012. Elles se montent maintenant à plus de 77 milliards par an, soit un triplement en dix ans. Les patrons ne payent plus par exemple que 7 % de cotisations sur les salaires inférieurs à 1,5 smic. C’est un vol pur et simple opéré sur les revenus des travailleurs, puisque les cotisations dues par les patrons constituent du salaire indirect. Exonérer un patron de cotisation revient donc à baisser le salaire d’un travailleur. Ensuite, pour compenser ce manque à gagner, l’État puise dans les poches des travailleurs, comme avec la CSG retenue chaque mois sur la fiche de paye, les indemnités chômage ou la retraite, et qui n’a cessé d’augmenter depuis sa création en 1991.
Un récent rapport parlementaire, dont l’un des auteurs est pourtant un macroniste convaincu, reconnaît aussi que les exonérations de cotisations sociales bénéficient principalement aux plus grandes entreprises. Un aveu sans surprise, mais qui montre à quel point l’éternel prétexte du petit artisan ou de la PME à aider est mensonger. L’État réserve ces exonérations et bien d’autres béquilles fiscales aux plus gros capitalistes.
Enfin, la hausse spectaculaire des exonérations sociales ne représente en réalité qu’une partie de l’ensemble des cadeaux faits au patronat. Ces vingt dernières années, ces aides de l’État au grand patronat ont explosé. En 2019, avant le Covid et la crise, leur montant total était déjà estimé à 160 milliards d’euros par an.
Ce gigantesque transfert de fonds des poches des travailleurs vers celles des grandes entreprises révèle le caractère profondément parasitaire des capitalistes. Dans cette mise sous perfusion d’argent public, l’État leur sert de fidèle cathéter, au détriment de toute la société.