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- Lutte ouvrière n°2877
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Dans les entreprises
Vallée de la chimie : plus rose que Barbie Land ?
Lundi 18 septembre, le journal régional Le Progrès a consacré une pleine page aux usines de la vallée de la chimie, au sud de Lyon, avec le renfort d’Émeline Baune, vice-présidente écologiste de la Métropole de Lyon qui est abondamment citée : on y découvre un monde merveilleux, où les industriels investissent massivement, recrutent, et se préoccupent de l’avenir de la planète en décarbonant.
La réalité que vivent les travailleurs au quotidien, ce sont des ateliers vieillissants et entretenus au rabais, des expositions quotidiennes à des produits classés CMR (cancérigène, mutagène et reprotoxique), des accidents du travail réguliers avec morts (à Bluestar, aujourd’hui Elkem, en 2016) ou mutilations (sur les sites Domo ou Solvay). Quant à faire croire que les patrons de la chimie se préoccupent de l’environnement, il n’est qu’à voir comment Arkema et Daikin, à Pierre-Bénite, ont exposé pendant des décennies salariés et riverains à des polluants éternels (les PFAS), scandale qui a éclaté au grand jour cette année.
L’article du Progrès prétend même que le groupe Solvay serait en « recrutement permanent » : or les plans de suppression d’emplois se succèdent sur son usine de Saint-Fons. Ces derniers mois, six emplois y ont été supprimés en journée et deux en équipe à la chaufferie : conséquence, chaque posté à la chaufferie se retrouve à travailler tout seul pendant ses huit heures, y compris la nuit ou le week-end. Solvay annonce en ce moment même la suppression de cinq emplois sur un atelier. Alors, « recrutement permanent », il fallait oser !
Mais le but de cette propagande est clair : si la vallée de la chimie est reconnue pour être une « zone industrielle bas carbone », il y a des subventions publiques à capter pour les entreprises. En tout cas, les patrons du secteur ne pourront pas reprocher aux politiciens écologistes de ménager leur peine pour les aider.