Face à l’incurie de l’État français, on en est réduit à scruter le ciel et à espérer que la pluie tombe.

La production d’eau est déficitaire depuis 2020 et plus encore aujourd’hui. Les conséquences pourraient être dramatiques à court terme : blocage de l’activité économique, accentuation de la xénophobie et du racisme, risques épidémiques et insécurité alimentaire, etc. Mais aussi, à moyen terme, les mesures d’urgence vont dégrader l’état écologique et chimique des cours d’eau.

L’État a une responsabilité accablante. Au lieu de construire les infrastructures nécessaires, l’empilement des mesures et des actions permet de faire croire qu’il agit en faveur des habitants alors que le gouvernement ne cesse de priver le territoire des droits et infrastructures les plus élémentaires. Aujourd’hui encore les dépenses publiques par habitant sont les plus basses de tous les départements. Et les ministres osent fanfaronner sur les pitoyables et tardives actions mises en œuvre, comme Darmanin déclarant le 9 septembre : « L’État est là pour les Mahorais », alors que nous en sommes à 48 heures de coupures pour 24 heures d’accès à l’eau… non potable, la population étant sommée de la faire bouillir avant toute consommation. Quel mépris !

Plus encore, ils nous privent du droit à l’information sur l’état des ressources en eau. Enfin, à ces restrictions drastiques s’ajoutent des dysfonctionnements. Le planning des coupures n’est pas toujours respecté et certains quartiers n’ont déjà plus d’eau depuis plusieurs jours, ce qui permet de mesurer dès à présent les errements de l’approvisionnement par citernes, insuffisant et aléatoire.

Cependant, cette pénurie d’eau dans les robinets sera indolore pour une partie de la population : 30 % des habitants de Mayotte ne sont pas raccordés au réseau d’eau !