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Dans le monde
Climat : quels moyens devant la catastrophe ?
Devant l’accumulation des catastrophes climatiques, incendies géants au Canada, à Hawaï, en Grèce et dans tout le bassin méditerranéen, inondations terrifiantes de l’Asie à la Californie, pics de chaleur inédits un peu partout, l’évidence du changement climatique s’impose.
Comme s’imposent l’évidence de sa cause principale, l’activité industrielle et commerciale incontrôlée, et la gravité de ses conséquences pour l’humanité tout entière.
Les quelques centaines de grandes entreprises qui dominent l’industrie, l’agriculture, les transports et le commerce et les quelques milliers de familles qui les détiennent sont les premières responsables de cette catastrophe car elles sont les héritières et les bénéficiaires de l’organisation sociale qui en est la cause. Elles ne tolèrent pourtant que des changements marginaux dans leurs activités et encore, à condition que les frais en soient assumés par la collectivité et que cela conduise à une augmentation de leurs bénéfices.
Par exemple, les armateurs veulent bien être aidés pour changer de carburant, mais personne, et surtout pas eux, ne se pose la question de l’utilité sociale de transporter autour de la terre des centaines de millions de conteneurs. De même, les capitalistes de l’automobile acceptent d’être payés pour passer à l’électrique, sans aucune garantie sur le climat d’ailleurs, alors que c’est évidemment l’idée même du transport individuel généralisé qui est aberrante. Quant aux groupes pétroliers et gaziers, ils acceptent d’une main les subventions aux énergies renouvelables en continuant de l’autre à forer partout où ils sentent l’odeur du dollar.
Après 28 COP (Conférence internationale de lutte contre le dérèglement climatique) ayant accouché de 28 souriceaux mort-nés, la prétendue communauté internationale a montré son incapacité totale à combattre le changement climatique. Quant aux gouvernements, aux appareils d’État des pays riches, quelle que soit leur nuance politique, ils ne font et ne feront rien contre les intérêts de firmes capitalistes avec lesquelles, chacun dans son pays, ils sont étroitement liés.
De Biden à Macron, la défense de la planète consiste en un catalogue de mesures ridicules, d’impôts supplémentaires pour les travailleurs et de subventions nouvelles pour le patronat. Ce n’est pas par incapacité politique, car ils sont tout à fait capables de volonté lorsqu’il s’agit de trouver des centaines de milliards pour les budgets militaires, de faire la guerre ou d’imposer leurs lois aux pauvres. C’est par incapacité sociale, car tenter d’enrayer la crise climatique ne peut se faire que contre le capital, contre son organisation sociale et donc contre la classe dominante, en chair et en os.