Le président a pris son air solennel pour lancer un appel aux jeunes à s’engager pour la patrie, prenant en exemple un soldat de 17 ans engagé volontaire dans les forces alliées de ce débarquement.

Les grandes phrases creuses étaient au rendez-vous sur « ce lien inoxydable qui fait la nation » et ces jeunes qui « avaient l’amour de la patrie ». Mais, dans cette nation pour laquelle il faudrait combattre et mourir, la population ne décide de rien. Ce sont les capitalistes qui dirigent, qui font la pluie et le beau temps. Ce sont eux qui décident si on a le droit ou pas de gagner sa vie, qui décident des salaires et des prix. Et d’ailleurs ce sont eux qui décident des guerres, en fonction de leurs intérêts économiques. Cette nation est la leur. Pourquoi irait-on mourir pour elle ? Les cimetières militaires de la guerre de 14-18 sont remplis de jeunes soldats fauchés avant d’avoir vécu, à qui on avait fait croire qu’il s’agissait de défendre la patrie.

Il ne s’agit pas seulement du passé. Aujourd’hui, la situation internationale se tend de mois en mois, les budgets des armées explosent. L’escalade vers la guerre généralisée entre grandes puissances pour la domination du monde se poursuit. L’État français se prépare techniquement, en augmentant la production d’armes, mais surtout prépare moralement et politiquement la population. Entre les appels au recrutement de l’armée, les discours patriotiques et l’élargissement du Service national universel à la rentrée, le gouvernement veut faire marcher la jeunesse au pas.

Il n’est pas certain qu’il y parvienne, heureusement.