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Leur société
Migrants morts dans la Manche : l’État français responsable
Des migrants se noient tous les jours en tentant de gagner l’Europe sur des embarcations de fortune. À ceux qui meurent ainsi aux portes de la Tunisie, de la Grèce, de l’Italie ou de l’Espagne s’ajoutent ceux qui périssent dans les eaux françaises, sous les yeux et par la faute de l’État français.
Ainsi, samedi 13 août, six Afghans sont morts lors du naufrage d’une embarcation sur laquelle 65 migrants tentaient de gagner l’Angleterre. Six morts qui s’ajoutent à des centaines d’autres, voilà tout le résultat de la politique criminelle menée depuis des années par les gouvernements français et britannique des deux côtés de la Manche.
Des milliers de personnes tentent chaque année la traversée sur des canots pneumatiques, à travers une mer sillonnée de pétroliers et de porte-conteneurs géants, parce que les autorités françaises ont systématiquement fermé toute autre voie de passage,
À Calais et aux alentours, ce sont des centaines de millions qui ont été engloutis en patrouilles de contrôle, murs hérissés de barbelés, caméras infrarouges, drones, détecteurs de CO2, etc. Le seul contrôle des camions sur le port de Calais représenterait 8 millions d’euros chaque année, sans compter la chasse à l’homme autour du tunnel sous la Manche. Tout a été mis en œuvre pour rendre la vie impossible aux migrants, jusqu’à placer des grillages sous les ponts du centre-ville de Calais afin de les empêcher de s’y abriter.
Rien n’y fait car ces milliers de réfugiés, qu’ils viennent d’Afghanistan, de Syrie ou du Soudan, ont déjà parcouru des milliers de kilomètres et risqué plusieurs fois leur vie. Le seul effet de cette guerre faite aux migrants est donc de les repousser vers la mer, par laquelle des réseaux de passeurs proposent de tenter une traversée extrêmement dangereuse.
Une fois de plus, les gouvernements français et britannique, rarement à court de cynisme dans ce domaine, se renvoient la balle et axent leurs discours contre les réseaux de passeurs qu’ils alimentent eux-mêmes. Quoi qu’ils en disent, c’est bien leur politique qui transforme la Manche en cimetière.