- Accueil
- Lutte ouvrière n°2872
- États-Unis : incendies catastrophiques, incurie capitaliste
Dans le monde
États-Unis : incendies catastrophiques, incurie capitaliste
Le bilan du terrible incendie qui a frappé l’île de Maui à Hawaï, le 50e État des États-Unis, atteint la centaine de morts. Il devrait encore s’alourdir car les recherches de victimes n’ont pu encore être conduites que sur une seule partie de la ville de Lahaina, ravagée par les flammes.
C’est d’ores et déjà le pire désastre causé par les flammes aux États-Unis depuis un siècle, dépassant les 85 victimes de la ville de Paradise en Californie en 2018, où les incendies avaient été causés par des lignes électriques mal entretenues s’abattant sur des broussailles sèches. Pour l’instant, les causes directes de la catastrophe de Maui ne sont pas établies, mais les regards se tournent de plus en plus vers la compagnie Hawaiian Electric, dont le cours de l’action a chuté brutalement.
Aux États-Unis, les lignes électriques sont très rarement enfouies et les compagnies électriques investissent le moins possible pour leur entretien ou le débroussaillage de leurs abords. Les poteaux et les fils ne résistent pas toujours à la force des vents, comme ceux générés par l’ouragan Dora. Les lignes cassent, produisant des étincelles pouvant allumer des feux.
En cas d’incendie, les compagnies d’électricité peuvent décider de couper le courant, plongeant des populations dans le noir, sans télévision, Internet ni téléphone, les privant donc des moyens de connaître la progression des feux ou de savoir s’il faut évacuer. Dans le cas de Maui ce sont les flammes qui ont coupé les lignes électriques.
Les autorités ne sont pas plus soucieuses des populations. Une étude remise en 2020 aux officiels du comté de Maui estimait comme « hautement probable » que des incendies touchent chaque année la ville de Lahaina, si des mesures n’étaient pas prises.
Au moment où le feu était sur le point de ravager cette ville de 13 000 habitants dans la soirée du 8 août, les dirigeants démocrates d’Hawaï n’ont pas jugé nécessaire de déclencher les 80 sirènes pour avertir la population. Puis, pour donner l’ordre d’évacuation, ils ont envoyé des SMS à des gens déjà coupés des réseaux téléphoniques par les flammes. Bien des victimes ont péri dans leur voiture, essayant de fuir trop tard.
Les autorités fédérales, mises en alerte après la catastrophe, ne sont pas particulièrement pressées de répondre aux besoins des gens qui ont tout perdu. Pour leur amener de l’aide, elles demandent aux victimes qui sont sans abri et sans réseau, de s’inscrire d’abord sur leur site Internet…
Le gouverneur d’Hawaï déplore la destruction de 2 700 bâtiments dont la reconstruction coûtera au moins 5,6 milliards de dollars. Mais c’est lui qui a refusé de financer les services de secours pour leur donner les moyens de faire face aux menaces.
Cette tragédie est à mettre au compte de l’organisation capitaliste de la société et d’un État soucieux avant tout de préserver les intérêts privés. Même dans le pays le plus riche du monde, ils sont incapables d’assurer la sécurité des populations.