Comme l’a expliqué un gréviste au journaliste de La Marseillaise : « Au mois dernier, j’ai été payé mais pas en totalité. On a dû insister plusieurs fois pour que je reçoive le reste, ils m’ont fait galérer pendant quinze jours. »

Certains salariés de la direction, les mieux payés de l’entreprise, se sont mis en arrêt maladie quelque temps pour que leur salaire soit payé par la Sécurité sociale, ce qui ne les empêche pas d’envoyer des courriers menaçants aux agents du nettoyage. En quelques mois, une trentaine de salariés ont été licenciés.

Malgré les accords signés en juin à la fin d’un premier conflit, les conditions de travail sont catastrophiques. Il arrive même que ce soit les salariés qui achètent les sacs-poubelles. Lundi 7 août, la grève a gagné les agents de nettoyage du métro, à qui la direction avait enjoint d’aller travailler dans la gare SNCF.

La grève, soutenue par les syndicats Sud Solidaires et CAT (Confédération autonome du travail), va sans doute s’étendre au tramway et au GPMM (Grand Port Maritime de Marseille-Fos). L’entreprise Laser-Propreté, afin d’être retenue par ces donneurs d’ordres, offre ses services à bas coût, mais ce serait aux travailleurs d’en faire les frais ! Ils refusent de se laisser faire et sont tous en grève, chefs d’équipe compris. Leur piquet est présent en continu sur le quai A de la gare Saint-Charles. Les ordures, qui débordent des poubelles de la gare et incommodent les voyageurs, sont à l’image de la politique patronale.