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Leur société
Franchises médicales : les patients devront payer
Dans le projet de budget de la Sécurité sociale pour 2024, Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, prévoit de doubler les franchises médicales sur les médicaments et les consultations, prétendant que « la gratuité ou quasi-gratuité des médicaments peuvent conduire à déresponsabiliser les patients ».
En revanche, Le Maire ne commentera pas les super profits des laboratoires pharmaceutiques et leur coût pour la Sécurité sociale. Au contraire, il les arrose de subventions, notamment au nom de la relocalisation de la production pharmaceutique.
La franchise sur les médicaments a été mise en place en 2008, sous Sarkozy, puis maintenue par Hollande. À la charge du patient, elle s’élève à 50 centimes par boîte de médicaments et par acte paramédical, et à deux euros pour les transports sanitaires (quatre euros pour un aller-retour). À cela s’ajoute la participation forfaitaire d’un euro chez le médecin. Ces franchises sont limitées à un plafond annuel de 50 euros par patient mais, multiplié par le nombre de patients dans une même famille, cela peut représenter un trou important dans le budget et pousser des malades à renoncer aux soins, s’ils n’ont pas les moyens de cotiser à une mutuelle.
Le doublement des franchises et du plafond annuel prévu par Le Maire rapporterait 1,5 milliard d’euros à la Sécurité sociale. Il pèsera lourdement sur le budget des familles, mais cela ne représente qu’une goutte d’eau au regard des profits des entreprises pharmaceutiques, comme Sanofi qui a réalisé 6,7 milliards de bénéfices en 2022 et 3,4 milliards de résultat net au premier semestre de 2023. Mais il n’est pas question pour le gouvernement de leur demander de payer quoi que ce soit.