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Leur société
Vinci et le Grand Paris : l’État transforme le béton en or
Jeudi 13 juillet, le groupe de BTP Vinci a obtenu le plus gros contrat passé pour le gigantesque chantier du Grand Paris, d’une valeur de 2,71 milliards d’euros.
Il s’agira de concevoir et de construire le tronçon sud de la ligne 15 Ouest, entre Pont de Sèvres et la Défense. Ce contrat s’ajoute à une multitude d’autres déjà attribués à Vinci par la Société du Grand Paris : construction de gares, équipements ferroviaires, viaducs, pour des dizaines de millions d’euros chacun.
Le chantier du Grand Paris, financé par l’État, est donc une aubaine considérable pour les actionnaires du groupe de BTP. Rien d’étonnant à cela : cela fait des années que ceux-ci sont accrochés à la mamelle des commandes et des concessions publiques. La privatisation des autoroutes, offertes pour ainsi dire sur un plateau par l’État en 2006 après que celui-ci eut fait tous les investissements, est emblématique de ce parasitisme. Année après année, les automobilistes font l’expérience du racket croissant opéré par les sociétés gestionnaires. Vinci Autoroutes, premier opérateur d’autoroutes en concession en Europe, vit de cette rente.
Tout comme les géants de l’armement ou de la santé, ceux de la construction vivent en symbiose avec l’État, dont une fonction croissante consiste à organiser et piloter leurs contrats. Ceux-ci constituent une pompe à profits qui n’iront ni aux hôpitaux ni à l’éducation, et dont l’État présentera la note aux travailleurs. C’est ainsi que Vinci a réalisé en 2022 un chiffre d’affaires de 61,7 milliards d’euros, en hausse de 22 %, et un bénéfice net de 4,26 milliards, en hausse de 64 % par rapport à l’année précédente.