À La Rochelle, les anciens se rappellent que leurs impôts, en 2001, ont servi à financer la construction d’une ligne de tramway. Non destinée au public, elle est toujours visible dans le quartier de la faculté de droit, vouée à la seule publicité du constructeur Alstom installé dans l’agglomération.

La ligne de tramway avait coûté 34 millions de francs. Vingt ans plus tard, avec un nouveau maire et président d’agglomération, la même politique sévit puisque l’agglomération de La Rochelle a acheté en 2019 pour 2,56 millions d’euros quatre bus électriques expérimentaux à Aptis, filiale d’Alstom, et dépensé 680 000 euros d’argent public en bornes de recharge pour ces bus.

Des défauts techniques de ces bus en matière de sécurité ont conduit Aptis à mettre la clé sous la porte en 2021. Depuis, les bus étaient indisponibles la moitié du temps, et les pièces de rechange rendues indisponibles, ce qui a conduit la Régie des transports communautaires rochelais (RTCR) à les rendre à Alstom en juin dernier. Mais Alstom, malgré 292 millions de profits réalisés en 2022-2023, n’a consenti à verser à la Régie que 1,4 million d’euros pour le rachat des bus, pour lesquels elle avait pourtant servi de cobaye.

Avec la complicité des politiciens locaux ou nationaux, l’argent public est décidément mis au service des profits privés,