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Leur société
Prisons surpeuplées : des conditions scandaleuses
Selon les chiffres publiés par le ministère de la Justice, le nombre de détenus n’a jamais été aussi important dans les prisons françaises, atteignant un chiffre record de 73 162.
La population carcérale serait de 16 000 personnes de plus que le nombre de places théorique, et elle aggrave encore plus des conditions de vie déjà immondes dans beaucoup de prisons.
Ce sont les maisons d’arrêt qui sont le plus touchées, là où sont incarcérées les personnes en attente de jugement (donc, d’après la loi, considérées comme innocentes) ou condamnées à de courtes peines. Le taux d’occupation y est de 141,5 % en moyenne, de 150 % pour 55 prisons, et atteint même 200 % pour huit d’entre elles.
Une loi datant de 1875 pose bien le principe de l’encellulement individuel, mais son application a été sans cesse repoussée. Aujourd’hui, seuls 41 % des détenus y ont actuellement droit. Et, alors que « des cellules sont initialement prévues pour une ou deux personnes, elles se retrouvent à en accueillir trois ou quatre », dénonçait déjà il y a plusieurs mois le président de la section française de l’Observatoire international des prisons (OIP). « On pose des matelas au sol, il y a moins d’espace de circulation […]. Cette cohabitation forcée entraîne des problèmes de violence, des atteintes à l’intimité et à la dignité. » En outre, faute de surveillants en nombre suffisant, les sorties peuvent être limitées à une heure ou deux, ce qui devient insupportable et peut rendre enragés les détenus dont l’espace vital se limite à 6 mètres carrés.
À cela s’ajoute l’état infect de trop nombreuses prisons, vétustes et insalubres, avec des cellules dans lesquelles on gèle en hiver et on étouffe en été ; où l’hygiène n’est pas respectée, surtout quand courent les rats et grouillent les cafards.
D’après les discours officiels et ceux des gens qui se disent bien-pensants, la prison serait faite pour rééduquer les délinquants. Vu les conditions sordides dans lesquelles croupissent les détenus, ils risquent d’en sortir pires que lorsqu’ils y sont entrés.