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- Lutte ouvrière n°2870
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Michelin – Clermont-Ferrand : ça roule… pour les actionnaires
Pour Michelin, les années passent et les records de profits se succèdent. Il vient de publier ses résultats du premier semestre 2023, qu’il qualifie de « bons [...] dans un contexte de marchés défavorables ».
En fait, tout en vendant moins de pneus, le chiffre d’affaires de Michelin augmente de 5,9 % par rapport au premier semestre 2022, passant à 14,1 milliards d’euros. Quant au bénéfice net, il passe à 1,2 milliard d’euros, soit une augmentation de 44,7 % ! Alors que dans plusieurs sites, la production baisse et que les travailleurs se voient imposer des congés, voire du chômage partiel avec perte de salaire comme à l’établissement de Cholet.
L’effectif n’ayant que peu bougé, c’est dire si les salariés suent plus de profit. En particulier dans des usines comme celle des Gravanches, à Clermont-Ferrand, qui produit des pneus pour des marques de luxe comme Porsche, Bugatti, Mercedes-AMG ou Ferrari. La pression des cadences est telle que même les jeunes ne restent pas ; le turn-over est important. Au bout de deux ou trois ans ce sont des maux de dos ou des membres supérieurs assurés.
Michelin explique également qu’il profite complètement « des hausses de prix passées en 2022 et début 2023, afin de couvrir la totalité des facteurs d’inflation ». En clair, il fait payer les hausses de matières premières, transport et énergie aux consommateurs plutôt qu’aux actionnaires. Il ose aussi présenter la masse salariale comme un facteur d’inflation. Avec des augmentations de salaire inférieures à 4 % en 2023, il ne manque pas d’air.