Israël : l’extrême droite, produit de l’occupation26/07/20232023Journal/medias/journalarticle/images/2023/07/P7-2_Israel_cortege_du_bloc_contre_loccupation_Tel_Aviv_samedi_22_juillet_2023_C_LO.jpg.420x236_q85_box-0%2C60%2C800%2C509_crop_detail.jpg

Dans le monde

Israël : l’extrême droite, produit de l’occupation

Lundi 24 juillet, à l’annonce de l’adoption par la Knesset, le parlement israélien, d’un volet essentiel de la loi sur la réforme judiciaire, des milliers de manifestants ont laissé exploser leur colère à Tel-Aviv et à Jérusalem. Le samedi précédent, ils avaient encore été des dizaines de milliers de manifestants à se rassembler dans les grandes villes du pays.

Illustration - l’extrême droite, produit de l’occupation

La contestation de cette loi, qui veut permettre à l’exécutif de nommer les juges à la Cour suprême et limiter la possibilité pour cette Cour d’invalider une décision du gouvernement, dure depuis plus de huit mois. Malgré cela, le Premier ministre Netanyahou est décidé à faire passer coûte que coûte sa réforme. Le gouvernement, soutenu par l’extrême droite religieuse, veut tout à la fois se protéger des procès pour corruption qui le menacent et avoir les mains libres pour mener sa politique réactionnaire. Pour de nombreux manifestants, ce sont les droits des femmes, notamment le droit à l’avortement, le droit des LGBT, les droits d’expression démocratiques qui sont menacés.

La contestation traverse toute la société israélienne et se fait sentir jusque dans l’armée. L’opposition politique à Netanyahou qui se place à sa tête veut la maintenir sur le seul terrain du refus de la réforme. Il n’est pas question pour elle de contester la politique répressive dirigée contre le peuple palestinien. Le syndicat Histradout, qui menace d’appeler à la grève générale, tout comme certains secteurs du patronat, celui de la high-tech en particulier, font de même.

C’est même pour affirmer que l’opposition à Netanyahou se place dans la continuité de la politique sioniste que des drapeaux israéliens sont distribués lors de chaque manifestation.

La seule voix discordante vient de ce que l’on appelle le Bloc contre l’occupation dont les banderoles proclament : « Pas de démocratie sous occupation » ou encore « occupation ou démocratie, il va falloir choisir ».

Cette voix, très faible, exprime les causes profondes de la croissance de l’extrême droite raciste et fascisante en Israël. En chassant de ses terres la population palestinienne, en lui déniant presque tous ses droits, en favorisant la colonisation des territoires, les dirigeants israéliens ont transformé leur pays en caserne toujours sur le pied de guerre et ont pavé la voie aux partis religieux et à l’extrême droite.

Il ne peut exister de « démocratie coloniale ». Le sort des travailleurs israéliens est lié à celui des opprimés de Palestine et ils n’auront ni liberté ni démocratie sans rompre avec la politique nationaliste du sionisme.

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