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Leur société
Livret A : un cadeau pour les banques
La rémunération du livret A sera maintenue à son taux actuel de 3 %, bien inférieur à l’augmentation des prix, estimée par l’Insee autour de 5 % sur un an.
Ainsi, l’argent déposé sur le livret A va continuer à voir sa valeur fondre comme neige au soleil. Il s’agit d’une décision d’autant plus assumée que ce taux était jusqu’alors, en principe, déterminé par une formule mathématique. Il devrait être aujourd’hui de 4,1 %, un taux en-dessous de l’inflation mais encore trop élevé pour le gouvernement. Le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, affirme sans rire qu’il s’agit d’une « bonne nouvelle », au nom de « l’intérêt économique national » sous prétexte qu’une partie de l’argent collecté par ce livret sert à construire des logements sociaux.
Les véritables bénéficiaires de cette mesure ne seront pas les locataires des HLM, mais les banques qui gèrent ce livret. Alors qu’elles doivent aujourd’hui payer 4 % d’intérêt pour se refinancer auprès de la Banque centrale européenne, elles continueront à payer seulement 3 % pour que quelque 55 millions de personnes, dont une bonne part de travailleurs, leur « prêtent » leur épargne sans avoir guère d’autre choix.
Les banques ne rémunèrent d’ailleurs que 40 % des sommes déposées dont la gestion leur est laissée. Celles-ci constituent pour elles un pactole avec lequel elles peuvent prêter au taux qu’elles décident, et spéculer à leur guise.
Le reste des dépôts, transférés à la Caisse des dépôts et consignations, rapporte quand même aux banques : elles touchent une commission proportionnelle à leur montant, soit la bagatelle de plus d’un milliard d’euros, afin de les dédommager des quelques clics nécessaires au transfert !